Quand l’achat m’a écœurée

On parle bien d’écœurement, pas celui que l’on cite lorsque l’on parle Québécois. Récemment, je me suis rendue compte que j’avais réellement un sentiment d’horreur à l’idée d’acheter des choses. J’ai remarqué cela par comparaison avec des personnes que je fréquente, proches ou pas, et surtout lorsque j’ai eu besoin de réellement réaliser des achats. Que s’est-il passé ? Est-ce une bonne chose ?


J’ai perdu trop de temps

La fougue de la jeunesse, l’envie d’être bien et de bien paraître, et croire que bien paraître nous rend bien. C’est compliqué. Je suis une personne plutôt influençable, et j’ai toujours envie de plaire. Parfois cela m’a poussée à faire des choix qui ne vont pas dans le sens de ma personnalité, que j’ai regrettés et qui m’ont souvent fait passer pour une girouette. C’est un cercle vicieux dans lequel je ne veux plus m’engouffrer. À force de vouloir faire des choses par rapport aux autres, j’ai beaucoup oublié, durant des années, à faire des choses pour moi. Surtout, il faut se dire que cela n’est pas forcément de l’égocentrisme ou de l’égoïsme. Les choix de vie, les décisions professionnelles, les projets, les choses que l’on fait pour sa santé… personne ne le fera à ma place. Alors autant que je prenne des décisions pour moi, non ?

Depuis que je ne regarde la télévision que par intermittence, la consommant surtout via les replays et le streaming, je suis beaucoup moins exposée aux publicités. Idem pour la radio, que je consomme par podcast. Aussi, le fait d’avoir quitté Paris et de travailler de façon indépendante, m’a poussée à me recentrer sur mes propres aspirations et envies. Maintenant, lorsque je suis exposée à une publicité qui me donne envie d’acheter quelque chose, je me rends alors compte que c’est bien elle qui m’a donné ce sentiment.

J’ai perdu trop d’énergie

Je crois que j’ai déménagé 7 fois. Et c’est encore peu par rapport à d’autres personnes que je connais. Empaqueter, déballer, ranger, rempaqueter, et parfois des objets dont je ne me sers pas. Je me suis rendue compte que j’avais des items que je ne faisais que déménager d’un point à un autre, sans en avoir l’utilité. J’ai donc naturellement commencé de longues phases de tri. Alors acheter pendant que j’essaie d’optimiser toutes les affaires que j’ai chez moi… quelle horreur ! Et à force de trier, je me rends compte à quel point j’ai pu me laisser berner par une envie, ou un besoin qui n’était souvent pas vraiment le mien.

Entre la frustration de ne pas avoir, chercher à avoir, obtenir, trier, et jeter… j’aurais pu passer tout ce temps à faire des choses qui comptent beaucoup plus pour moi !

J’ai perdu beaucoup trop d’argent

Le pire, cela a été mon choix de stocker mes affaires dans un box lorsque nous étions alors pas du tout décidé sur le format de logement que l’on voulait, et sur le lieu où s’installer. Pendant 2 ans, j’ai loué un espace de stockage pas tout près de mon domicile, donc je n’y allais jamais, et dans lequel j’ai entreposé des affaires dont je ne me servais pas. En 2 ans, j’ai dépensé 5000 € pour garder beaucoup d’éléments que j’ai depuis jetés parce qu’ils m’étaient inutiles. Tu imagines ce que j’aurais pu faire avec 5000 € ?

Loin d’être devenue un duplicata de Marie Kondo, chez moi c’est toujours aussi mal rangé une grande partie du temps. La différence figure sans doute dans le fait que je range volontiers parce que j’ai une vraie motivation derrière. Je ne range plus, pour ranger. Je ne nettoie plus pour nettoyer. Dans les tâches ménagères, je projète l’idée de ce que cela va m’apporter lorsque cela sera terminé. Un intérieur plus frais, de l’espace, et des perturbations en moins.


En ce qui concerne le fait de réaliser des achats, j’en fais toujours mais différemment. Je crois que j’achète maintenant des choses beaucoup plus chères qu’avant, mais beaucoup moins. J’essaie de faire en sorte que chaque chose que je possède, soit mon “préféré”, pour éviter d’être envahie par tout le reste que je n’utilise pas. Et si j’ai besoin de quelque chose, comme d’une machine à fondue, je peux toujours en emprunter une ou en louer grâce à la magie des sites de location entre particuliers ! Acheter pour jeter, beurk !

Parfois je me demande si je ne vire pas un peu minimaliste. Je pense que je suis plutôt dans l’envie d’avoir beaucoup, mais uniquement de choses qui me font du bien, et qui ne me poseront pas de problèmes par ailleurs. Aussi je remarque que cela simplifie beaucoup les choses, notamment pour s’habiller. En n’ayant que des choses qui devraient aller ensemble, et de bonne facture, j’y gagne, non ?

Illustration : La photo montre une route de ma région un soir d’été, image prise avec une GoPro pendant une sortie vélo.


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