Plongée dans les brevets d’invention du XIXe siècle

Avec mon travail je m’intéresse depuis quelques mois à des sujets autour de l’innovation, et plus particulièrement à la notion d’invention. C’est un domaine assez passionnant que je découvre, et pour lequel je me rends compte que beaucoup d’idées préconçues (et fausses) circulent. Avec mes recherches, j’ai notamment découvert la base INPI des brevets français du 19e siècle. Ce service gratuit et en ligne de l’Institut National de la Propriété Industrielle nous permet de naviguer parmi les brevets d’invention délivré au cours de ce siècle qui a vu la Révolution Industrielle.

Les inventions autour de la photographie

On pourrait croire qu’il n’existe qu’un seul brevet pour la photographie, simplement celui de la personne qui a inventé la photographie. Or c’est une thématique déjà sujette à débat, puisque le procédé de capture d’image fixe se fait de multiples façons, et surtout dans ses premières heures. Daguerréotypes, Calotype, Sténopé… ces trois procédés évoquent déjà la photographie.

Le brevet est un titre de propriété industrielle national qui protège une solution technique. C’est très précis, en ce sens, un appareil photo peut utiliser plusieurs inventions et brevets.

J’aime bien le brevet déposé et obtenu par Etienne-Gaspard Robert, dis Robertson, pour son appareil nommé fantascope, et que son auteur annonce être le perfectionnement de la lanterne de Kircher, vulgairement appelée lanterne magique, procédé propres à transporter sur le verre l’impression d’une gravure en taille-douce”.

Extrait du brevet délivré à Robertson en 1799.

On se rend alors bien compte du niveau de technicité, et du fait qu’une invention, peut-être une brique parmi un système beaucoup plus grand.

Statues du contrefort entre le portail de gauche et le portail central, Cathédrale de Reims. – Photographie négative éditée entre 1851-1860 – Henri Le Secq, (1818-1882) – Bibliothèque nationale de France

La naissance du vélo

Comment ne pas parler de l’inventeur du “vélocipède”, aussi appelé “draisienne” ? Karl Drais a en effet obtenu en 1819 le brevet en France pour la machine dite vélocipède. C’est en quelque sorte un ancêtre du vélo, et les enfants qui utilisent aujourd’hui des draisiennes pour apprendre l’équilibre ne diront pas le contraire !

Malheureusement le service d’accès via Internet à la base de données XIXe siècle de l’INPI semble avoir quelques soucis d’interface, ce qui ne m’a pas permis de te montrer autant d’images que je le voulais. Si tu réalises des recherches spécifiques, il t’est quand même possible de demander une copie du brevet, et c’est toujours bon à prendre !

Les innovations et l’économie

Joseph Schumpeter (188-1950) a théorisé le lien entre les évolutions économiques et les cycles d’innovation. Il parle de grappes d’innovation, constatant que dans le temps elles survenaient au même période. L’innovation c’est aussi la nouveauté, mais surtout la résolution de problème. Une innovation facilite la vie, crée des nouveaux usages, et devient en ce sens attrayante. Aujourd’hui le brevet n’est pas toujours la solution que choisissent tous les inventeurs. Certains ont tout simplement peur des coûts du dépôt, de l’examen, de la délivrance, et du maintien d’un brevet. D’autres préfèrent alors des modèles comme l’open source.

Il n’y a pas vraiment de secret dans un brevet, puisque lorsqu’une personne en obtient la délivrance, il voit son brevet dévoilé au public et c’est ainsi que l’on peut les consulter, et spéculer sur les stratégies des entreprises comme aiment le faire les magazines scientifiques. Le gouvernement a tout récemment annoncé des procédures allégées en ce qui concerne le brevet, notamment par l’instauration d’un brevet provisoire comme aux États-Unis, alors qu’il faut pour le moment réaliser les formalités forcément pour le brevet de 20 ans. Affaire à suivre !

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