Quand t’as pas le niveau, mais que ce n’est pas grave

S’il y a quelque chose de bien dans la vie, c’est que l’on apprend tout le temps et dans des situations auxquelles on s’attend le moins. Il y a des tonnes de choses que j’ai comprises ces dernières années pour être bien avec moi-même, et je me dis souvent que si je les avais réalisées avant, peut-être aurais-je été plus épanouie, ou peut-être aurais-je mieux avancé dans des choses qui me tiennent à cœur. Mais vivre avec des “peut-être” n’est pas très productif, alors autant voir ce que l’on peut faire pour que la suite se passe au mieux.

Être à la hauteur

Tu connais sans doute l’expression de se mettre la pression tout seul. C’est un peu mon cas. Quand je commence quelque chose, j’ai envie que cela soit bien fait. Malheureusement, on a toujours tendance à se comparer à d’autres personnes alors que rien n’est vraiment comparable. Peu de gens ont le même parcours, ont eu les mêmes fréquentations, ont vécu aux mêmes endroits et ont participé aux mêmes activités. Tout nous différencie les uns des autres même si on peut trouver des points en commun. Pour ma part, j’ai toujours eu la fâcheuse tendance à me comparer à des gens plus expérimentés que moi dans un domaine. Surtout, je le faisais de la mauvaise façon.

Se dénigrer en permanence

Mes proches vous le diront certainement, j’ai une très  mauvaise opinion de moi-même. Je pense que l’idée de médiocrité est une de mes plus grandes angoisses, avec l’absence de chocolat noir dans mon placard. L’ennui c’est que c’est une posture qui m’encourageait à autosaboter mes projets, mes envies, même pour les sujets qui me sont chers. Je crois que je me suis complètement sabotée lorsque j’étais dans une école d’arts appliquées. J’étais jeune, même si j’étais plus âgée que la plupart des autres étudiants, mais j’avais aussi vécu des moments de doute alors qu’ils étaient peut-être simplement en train de suivre une voie. Continuellement, quotidiennement, je me trouvais médiocre, et je crois que j’ai fini par le devenir, car progressivement cela m’a fait baisser les bras. C’est une période dont je n’aime pas beaucoup parler, mais aujourd’hui je pense que cela fut bénéfique pour moi d’avoir traversé une telle expérience.

Quand la bienveillance des autres m’a aidée à être bienveillante avec moi

Il y a eu de bonnes rencontres, celles qui sont décisives. Les personnes auxquelles je pense ne réalisent peut-être pas l’impact qu’elles ont pu avoir sur moi. Pourtant ce sont des petites choses, des petites remarques positives, et des sourires, qui m’ont fait me sentir mieux. Il y a peut-être des personnes avec qui cela fonctionne de les rabaisser pour qu’ils aient envie de remonter, comme dans Whiplash, pour moi ce n’est pas le cas. J’avais besoin que l’on me tire vers le haut, pas que l’on me fasse couler. Progressivement, je me suis mise dans une posture de “oh pourquoi pas” en commençant des choses où j’étais peu confiante. Bien sûr j’ai rencontré des moments de doutes lorsque j’étais la dernière, ou lorsque les autres m’attendaient. Pourtant, des petits gestes bienveillants ont fait la différence. Et j’ai réussi à prendre du recul. J’ai appris de mes expériences, et ce sont des choses importantes pour moi dont j’aimerais parler.

Il y aura toujours des moments difficiles

Nous traversons tous des moments difficiles dans nos vies, où le contexte ne nous aide pas à nous sentir bien. Je ne pense pas qu’être plus fort soit le fait d’ignorer ces faits. Au contraire, on les accepte, on en prend bonne note, et il faut continuer son chemin. Il n’y a pas de souffrance qui vaille mieux qu’une autre, en fait cela me rappelle une expression que l’on dit pour le vélo. Je crois que c’est Greg Lemond qui a dit ça, en substance : “ce n’est jamais plus facile, on va juste plus vite”. Avec les progrès que l’on fait, l’expérience que l’on acquiert, cela parait plus aisé de passer certaines difficultés. Pourtant le trajet reste difficile, c’est juste notre expérience qui fait que l’on y arrive mieux. C’est à ce moment que d’autres choses plus dures encore peuvent survenir, mais on finit par aller au bout. Bien sûr, c’est un propos plutôt généraliste qui ne va pas soigner des maladies graves ou changer le passé après des accidents de la route. C’est plus une idée avec laquelle j’essaie de voir le monde pour les projets, et les aspirations, où je vois dès le départ que cela sera dur. Je ne veux plus me comparer aux gens plus forts dans un domaine pour me dénigrer.

Maintenant, les moments de doute, je les vis toujours, et je les vis même assez mal. La seule différence est que je me demande maintenant ce que je peux faire de façon plus concrète pour y remédier. Je me donne en quelque sorte des objectifs plus accessibles, mais qui, je le sais, devraient me mener vers le véritable projet. Juste prendre le temps de regarder, d’accepter, et de faire un pas en avant.


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