Quand on confond inspirations et portraits

Je m’intéresse à la philatélie depuis l’enfance. Ce devait être le début de cette fascination pour les images que j’ai ensuite développé. J’ai d’ailleurs ma petite collection de timbres personnelle et je me plais toujours à les regarder. Lorsque j’ai entendu parler d’une sorte de polémique au sujet du nouveau dessin de Marianne sur un timbre postale, j’ai plutôt haussé les épaules.

timbre-marianne

De loin, j’avais plutôt l’impression d’une polémique permettant de commenter quelque chose qui n’avait pas tellement à l’être. Le problème soulevé derrière les personnes souhaitant boycotter la dernière version du timbre est la suivante : l’auteur s’est inspiré de Inna Shevchenko du groupe Femen pour le visage de Marianne.

Les explications de David Kawena et Olivier Ciappa ne semblent pourtant pas suffir à ceux qui ont le sentiment de voir un symbole national pas à sa place. Ce n’est clairement pas le dessin le problème, ni les visages qui auraient pu inspirer ce portrait de femme fictive un peu cartoon. Ce n’est que politique.

L’image a depuis bien longtemps été un moyen et un prétexte à la politique, surtout lorsqu’elle est diffusée. De la même manière, la manière dont elle est diffusée compte énormément. Même lorsqu’il n’était pas l’heure des grandes images de propagande comme on les imagine maintenant, la production d’image a toujours été financée par des personnes de pouvoir, et parfois pour permettre des cadeaux diplomatiques riches en sens.

J’en ai de mon côté pas grand chose à faire que le visage de Marianne ait été inspiré pour quelques traits par Inna Shevchenko, ou celui de Roselyne Bachelot. Marianne n’est pas un rôle de théâtre qu’on incarne en s’échangeant les textes d’actrice en actrice. C’est une image, une représentation fictive, la mise en forme imagée de la République Française derrière une forme de femme qui n’est qu’une allégorie.

En plus de cela, Marianne est peut-être l’un des visages les plus standardisés de la culture visuelle française. J’ai l’idée qu’elle ne représente qu’elle-même. Elle n’est ni actrice, ni mannequin, ni fondatrice du mouvement Femen.

C’est Marianne, une représentation allégorique de la République Française.

D’ailleurs, personne ne se plaint du fait qu’elle soit rousse !

La polka des cathédrales, Jean Veber, Gallica BNF.
Si c’était Femen, j’aurais préféré un timbre comme ça ! / La polka des cathédrales, Jean Veber, Gallica BNF.

Entre nous, ça me fait quand même suer que Marianne soit politisée. Je suis d’avis qu’on ne répond pas à une commande de dessin à visée nationale pour l’État en mettant dedans de la Politique contemporaine.


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