Mieux travailler, en ne travaillant pas : productivité, pause, et gestion du stress

La gestion des pauses, je pense que c’est pire que la gestion de son temps de travail. On me demande souvent si c’est difficile pour moi d’être motivée et de me mettre à la tâche. Je trouve que dans la réalité, on a tendance à être tout le temps en train de travailler et jamais vraiment en train de se reposer. C’est réellement épuisant, car rien n’empêche qu’en passant du temps sous la douche, je pense soudainement à un projet. Ces pensées doivent être gérées pour éviter un flux continu de sollicitation, qui couperaient alors toute énergie et productivité lorsque j’en ai besoin.

Technique du “Noting” selon Headspace

Cela fait maintenant plusieurs années que j’utilise plus ou moins régulièrement l’application Headspace. Ce guide audio de méditation de pleine conscience a influencé mon point de vue sur bien des sujets, et toujours dans le bon sens. Les enseignements de la méditation se ressentent dans mon quotidien, je prends beaucoup plus de recul sur les choses, surtout les plus désagréables.

Ainsi, lorsque je suis en pause, j’essaie de l’être pleinement afin d’accorder à mon esprit un temps de récupération. Si on programme trop, cela ne fonctionne pas, la pause ne doit pas être une corvée, mais un temps de respiration ! À ce moment, la technique du “Noting” comme l’expose Andy Puddicombe consiste à simplement noter la pensée, et passer à autre chose. En d’autres termes, il faut constater de façon neutre que l’on a eu une pensée dirigée vers son travail, puis penser à autre chose. On accepte la pensée, elle vient, mais on est aussi capable de la mettre de côté.

Application de médidation en français : Méditer de Christophe André, et Petit Bambou.

45 minutes maximum de concentration

Selon le livre Psychologie pour les créatifs, survivre au travail, on ne peut être concentré pleinement que pendant 45 minutes. Il s’agit là du moment où l’on est tellement concentré, que l’on ne pense plus à rien d’autre qu’à sa tâche. L’ouvrage parle d’un état de flow, comme une ivresse durant laquelle on serait hyper productif. Les études neurologiques citées indiquent d’ailleurs que ceux qui pratiquent la méditation parviennent à être concentrés plus longtemps. Mais ce moment n’est jamais permanent, et il est encore moins contrôlable au point de le faire durer chaque jour de 9h à 12h, puis de 14h à 18h. Le cerveau consommant 20% des ressources de notre corps (toujours selon le même livre), il faut en prendre soin ! Cela passe par lui donner l’alimentation nécessaire à son bon fonctionnement, mais aussi lui permettre de respirer. Comment ? En prenant des pauses ! Ces pauses doivent être conscientes, et exclusivement dédiées à aérer son esprit. Une pause café avec un collègue pour causer du prochain livrable n’est pas une pause.

Que se passe-t-il si on ne fait pas de pause consciente ? Le cerveau prendra lui-même des pauses, sans te demander ton avis, et tu vas faire baisser ta productivité tout en étant resté assis à ton bureau. C’est ainsi que, soudainement, tu te rends compte que tu regardais sans rien faire ton écran depuis 10 minutes, ou bien que tu écris pour la 2ème fois la même phrase. ou bien que tu écris pour la 2ème fois la même phrase.

Pomodoro ou les pauses programmées

Pomodoro est une technique d’organisation de son temps de travail créée par Francesco Cirillo pour laquelle tu n’as besoin que d’un minuteur. J’utilise pour ma part l’application Tomato One sur mon ordinateur, qui permet de configurer la durée des phases de travail, des pauses, et de la longue pause. Pomodoro consiste à découper une phase de travail en étapes :

  1. choisir une tâche
  2. s’adonner à la tâche pendant 25 minutes
  3. cocher la tâche comme achevée
  4. prendre 5 minutes de pause
  5. recommencer.

Toutes les 4 séquences ainsi achevées, il faut prendre une pause plus longue de 15 à 20 minutes environ. Bien sûr, cela est adaptable, mais la technique est tout à fait intéressante car elle tourne moins autour du travail que des pauses. Pomodoro permet d’être particulièrement efficace en ce qui me concerne, surtout pendant les périodes où j’ai beaucoup de travail. On pourrait penser que faire des pauses coupe le temps pendant lequel on travail, et donc sa productivité, mais c’est l’inverse qui se produit ! Pourquoi ? D’une part, le découpage en tâche qui peut s’achever à l’issue d’une période d’environ 25 minutes permet de se donner des objectifs concrets. Chaque projet est fait de tâches et de jalons, il n’est donc pas difficile d’adopter cette méthode ! Noter la tâche comme étant terminée apporte une réelle satisfaction, qui nous motive et permet d’être endurant. Aussi les pauses aménagées organisent-elles des temps de respiration pour l’esprit. Il récupère, et il est d’autant plus capable d’être pleinement efficace durant la prochaine séquence de travail.

Photos du Parc de Champagne à Reims

La gestion du stress

Le stress est une forme de désordre mental. On parle bien d’être agité. On perd un peu ses moyens, on réfléchit mal, et on prend des décisions souvent mauvaises. Pour remettre de l’ordre, une phrase bien connue nous dit “La nuit porte conseil”. Je ne te dis pas qu’il faut faire une sieste à chaque fois que tu ressens du stress. Parfois, il suffit juste de se poser, souffler, respirer profondément, et poser à plat les éléments pour lesquels on a perdu le contrôle, puis activer la stratégie pour se sortir de cette situation. Cela se passe bien par le fait de faire une pause et de respirer, pas en s’acharnant sur une situation tendue dans laquelle notre esprit est de toute façon embrouillé par trop de sollicitations en même temps. À ce sujet, je t’invite à regarder le Replay de l’émission Xenius sur Arte dans son épisode “Se reposer au quotidien” qui parle directement des façons de gérer son stress.

La pause fait donc entièrement partie de ce que j’appellerais une vie efficace. Être productif, pour moi ce n’est pas travailler 50 heures par semaine pour dire que j’ai beaucoup travaillé, et que je suis donc une super bosseuse. Si je peux faire en 25 heures par semaine autant de choses, alors c’est tout gagné pour moi. Je gagne également en disponibilité pour mes proches, mes loisirs, et mon chien (important). Je ne veux pas me sacrifier pour mon travail, c’est pourquoi j’ai fini par accepter que prendre des pauses est une discipline à prendre en compte. Attention, je parle ici de pauses, pas du fait de ne rien faire du tout des jours entiers en traînant des pieds. Quand tu n’as pas du tout envie d’exécuter une tâche, il faut aussi l’assumer et ne pas rejeter la fautes sur des méthodes d’organisation inefficaces ! En revanche, tu peux accepter la contrainte et mettre en place une stratégie, pour que ce que tu n’as pas envie de faire, ne soit qu’un souvenir. 


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