Une journée sans le musée du Louvre

Ce mercredi 10 avril, les agents du Louvre ont exercé leur droit de retrait pour témoigner de leur lassitude (et colère) face aux actions de pickpockets. L’époque du monsieur discret qui pique ton portefeuille sans que tu ne t’en rendes compte est terminé. Les techniques de pickpockets sont de plus en plus offensives et ce n’est pas un téléspectateur assidue des Enquêtes exclusives and co. qui va dire le contraire.

Mais une journée sans le musée du Louvre, c’est aussi une journée sans un des centres névralgiques de la Capitale.

Les visiteurs frustrés se collent à la vitre de la cour Richelieu pour prendre en photo les sculptures.
Les visiteurs frustrés se collent à la vitre de la cour Richelieu pour prendre en photo les sculptures.

De l’Allemagne est le nom de l’exposition que je comptais voir ce jour là. Réservations prises plusieurs jours auparavant, j’apprends la fermeture du Louvre avant de partir malgré une satanée cruralgie qui m’a clouée au lit. Mais puisque j’avais payé d’avance, j’allais bien faire un effort ! Après un coup de fil à la billetterie FNAC et une annulation de billets, je décide de prendre l’air quand même.

Le Carrousel du Louvre semble quasiment désert, pas de shopping après un rendez-vous avec la Vénus de Milo ni même un petit café après une séance de conversation avec la momie. Dans les couloirs, je croise un petit groupe d’étudiants avec des cartons à dessin qui ont loupé leur séance de croquis et quelques incorrigibles touristes qui veulent tout de même tenter le coup.

Il me reste 15 minutes avec mon rendez-vous, c’est tout juste le temps dont j’ai besoin pour prendre un Mocha au Starbucks. Bien sûr mes oreilles trainent et j’entends les commentaires autour de moi. Un employé d’une boutique voisine parle de la colère et des questions de visiteurs qui lui ont demandé toute la journée quand le musée allait réouvrir.
Et oui, c’est comme avec les transports en commun, quand ton plan change tu te défoules sur le premier venu.

Café en main, je me dirige vers la sortie en regardant d’un oeil amusé la boutique qui ne vend que des balais. C’est vraiment vide par ici, et je croise pourtant un groupe de visiteurs munis de badges et guidé par un homme trilingue qui les accompagne pour leur montrer La Victoire de Samothrace. Cet homme ne doit pas être au courant que le musée est fermé, mais après tout, pourquoi le serait-il ?

Si le Louvre ferme, c’est toute l’activité culturelle de Paris qui se fige et qui se charge de trouver un plan B. Les guides revoient leur programmes et se jètent sur le musée d’Orsay pour la proximité, les tours de Paris en 2 jours sont dans l’obligation de revoir leurs réservations et d’autres n’ont pas l’honneur de goûter à deux heures de file d’attente devant la Pyramide du Louvre sous la pluie.

Traverser la rue de Rivoli devient un jeu d’enfant, les cars sont absents pour laisser la place à quelques taxis et je ne serais pas étonnée d’apprendre que le MacDonald soit déçu de ses chiffres de la journée.

Le Louvre serait donc vide ? Allons voir.
Le passage Richelieu est habituellement un couloir entre le parvis du palais et la station de métro. Mais aujourd’hui c’est différent, il devenu la vitrine du musée. Plusieurs groupes de personnes se succèdent effectivement le long des vitres des cours pour approcher ,et peut-être, voir quelques sculptures. Certains prennent des photos, d’autres se prennent en photo devant la vitre. À l’intérieur, on aperçoit un agent d’entretien et des personnes en costumes noirs. C’est une consolation comme un autre.

Jeudi le Louvre sera réouvert, la ronde reprendra.


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