L’autre vie de l’inanimé

Lorsque l’on parle de nature morte, on a facilement en tête ces tableaux à l’huile avec des corbeilles de fruits. Éventuellement, tu visualiseras aussi des bougies à moitié fondues et des crânes humains posés à côté de la nourriture. Cette composition picturale est-elle réellement hygiénique ? Si tu es de bonne humeur, peut-être penseras-tu plutôt aux tournesols de Vincent Van Gogh, même si je ne suis pas sûre qu’il fut réellement de bonne humeur une fois dans sa vie.

La première définition de la nature morte est celle d’une représentation d’objets inanimés et disposés. Ils se détachent d’un fond relativement uni, pour qu’il n’y ait aucun doute sur le sujet principal. En allemand, on dit stillleben, ce qui signifie littéralement la vie calme. J’aime beaucoup cette manière d’exprimer la nature morte. Le terme français fige beaucoup trop les choses pour moi, alors qu’il peut y avoir de véritable histoire dans un plan fixe d’objets inanimés.

Regarder encore et encore le même cadre

Je me rappelle du jour où j’ai dessiné cette vue de notre ancien appartement. Nous revenions de quelques jours à Saint-Malo, il faisait un peu chaud et nous vivions alors les fenêtres ouvertes. La silhouette d’un vélo posé sur le balcon se détachait alors du cadre de la porte-fenêtre. J’ai trouvé cela beau, surtout l’aspect graphique de cette juxtaposition d’ombres et de traits.  J’ai tout aimé dans ce cadre. Pas seulement le vélo même si nous pourrions croire que c’est le sujet principal. Le parquet, les fenêtres entrouvertes, tout semblait me raconter un morceau de cette journée que je voulais fixer dans ma mémoire.

Linogravures d’après croquis original : 


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