J’ai une nouvelle passion à te raconter.

Je te préviens, y’a pas d’intertitre. Débrouille toi.

L’heure est grave, je me suis mise en tête d’essayer de t’écrire environ une fois par semaine. Au moins. En réalité, je me suis rendue compte d’un certain alignement des planètes en ce qui concerne mon bien-être général. Globalement, je vais bien quand je t’écris régulièrement, quand je dessine régulièrement, quand je prends des photos, et quand je fais du sport.

J’ai traversé depuis l’été dernier une phase pas hyper cool dans ma vie, et j’ai un peu tout lâché. Je te parlais du fait que j’avais mal aux pieds, en fait le constat est plus simple que cela. Quand tu passes de vélo + badminton + natation + yoga + plein de trucs culturels dans la même semaine, à presque plus grand chose parce que ton corps a dit “Stop”, et bien il peut aussi y avoir des conséquences négatives au fait de trop se reposer.

1 – Mon cerveau s’est ramolli. C’est vraiment désagréable. J’ai dessiné à nouveau récemment, j’ai trouvé le résultat médiocre. Puis j’ai recommencé, et je me suis rendue compte que j’avais simplement perdu un peu de méthode, et reprendre quelques bons réflexes m’ont permis de retrouver rapidement un résultat relativement satisfaisant (relativement). Oui je compte le dessin dans la partie cerveau, car l’observation fait partie de ce que je préfère. Même si ma dextérité palmaire est sûrement importante.

2 – Mon corps s’est ramolli. J’ai perdu rapidement en muscle, mon dos n’est que l’ombre de lui-même. Je vais donc devoir détendre tout ce bazar et le renforcer de nouveau. Heureusement, la vie moderne a inventé le kinésithérapeute, et les amis pour te motiver.

3 – J’ai acquis une forme de fainéantise intellectuelle. Mais ça, c’est surtout la fatigue, parce que certaines personnes me pompent inutilement trop d’énergie. Heureusement, je fais du tri. Si tu es encore mon ami•e, ou que je bosse toujours avec toi, c’est que t’es la crème de la crème.

Maintenant que j’ai terminé cette trop longue introduction, pour changer, je vais te narrer ma nouvelle passion. En réalité, elle a plusieurs mois. Avec le travail, je me suis mise à fréquenter ces dernières années beaucoup d’hôtels. Parfois je me fais un petit plaisir parce que le déplacement est long ou important, et que je dois être dans de bonnes conditions. (Écoute, la dernière fois que j’ai pris une chambre chère, j’ai fait une très belle présentation le lendemain qui m’a permis d’acquérir un nouveau client, alors ça peut valoir le coup).

Autrement, je fréquente surtout des hôtels que je dirais de moyenne gamme+. Grosso modo, j’évite les chambres un peu trop obscures et aux avis trop négatifs. J’ai un budget *minimum* pour m’assurer de passer une bonne nuit. Hors coup de cœur, j’évite un peu le Airbnb business en raison de quelques très mauvaises expériences (un appartement TRÈS sale).

Et puis, avec le temps, mon goût pour les images silencieuses s’est renforcé. C’est tout ce que j’ai trouvé comme terme pour désigner ces images. Ce sont un peu les temps faibles, comme dirait notre héros R. Depardon. J’aime les temps faibles. Ils m’apaisent, me reposent. Je chéris les temps faibles, où je suis parfois seule, parfois non, mais surtout ceux où j’ai le luxe de pouvoir contempler, simplement, une simple lumière qui sculpte mon environnement pour le rendre soudainement magnifique.

La phrase était longue, et c’est peut-être un peu stupide, mais voilà, j’aime ça.

Alors j’ai commencé à prendre en photographie mes chambres d’hôtel, les couloirs, l’ascenseur. Alors que souvent, dans ces moments, je cours partout, sans cesse, entre plusieurs rendez-vous, simplement profiter de ce moment de calme m’est précieux.

Hôtel Mercure Kensington de Londres

Il y a aussi une grammaire particulière, dans la chambre d’hôtel. Elle est normée, mais elle a aussi ses particularités. On se croirait toujours dans la même, et pourtant tout est très différent d’une chambre à l’autre.

Hôtel Mercure Kensington de Londres
Hôtel Mercure Kensington de Londres

Le moment silencieux, c’est aussi quand je m’arrête. Souvent on m’attend, parfois non (quand je suis seule), et je prends quelques minutes pour une photo, ou plusieurs. Parfois je croque juste avec un stylo ce qui se passe. Pas forcément avec des détails, tout juste de quoi me rappeler ce que j’aimais ici. Et que j’espère me remémorer.

Musée du Design de Londres – Mars 2020

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