Et le café dans tout ça ?

Y’a des gens qui vont au ciné, moi je bois du café. J’exagère un peu. Surtout que j’allais beaucoup au cinéma à une époque, surtout quand j’étais étudiante. Au moins une fois par semaine. Maintenant, je bois du café. Ou surtout, je sors au café.

J’ai senti assez récemment cette place que prenait ma sortie café lorsque j’ai envisagé d’en faire moins. Principalement pour des raisons budgétaires, à moins que je ne parvienne à négocier une sorte de forfait mensuel, mais cela ne serait sans doute pas bon pour ma tachycardie latente. Parfois je raconte que je n’aime pas le café, et je suis toujours surprise de la crédulité des personnes qui arrivent encore à y croire. Ou bien sont-ce des gens qui ne connaissent vraiment pas ma vie ?

Déjà, c’est intéressant.

Je suis bien loin d’avoir atteint une forme d’érudition dans le domaine du café, et c’est presque volontairement que j’aime garder une part de naïveté où je ne comprends pas tout pour me laisser juste profiter du moment. J’aime bien qu’on me guide pour choisir que boire et puis rechercher en moi des sensations. Je m’approprie la chaleur de la tasse entre mes doigts, le flux du liquide entre mes lèvres, l’amertume qui picote ma langue et le parfum qui charme mon nez. Je sais que j’aime les café qui ont de l’arôme. Pas forcément fort, corsé, mais avec de l’arôme qui passe surtout par le nez. La flaveur ?

C’est reposant.

J’aime cette routine. Elle me fait du bien. Je dirais même qu’elle est anxiolytique. J’ai tendance à me rendre un peu aux mêmes endroits les mêmes jours, à la même heure. C’est confortable d’aller dans un lieu connu. On connaît en combien de temps on peut s’y rendre, en revenir, et si on a assez de minutes devant soi pour profiter de cet instant. Pour siroter, gribouiller des notes, rédiger dans son journal, ou juste regarder les gens passer. Encore une fois avec la tasse chaude entre ses doigts.

C’est ce que je peux partager de plus doux.

Cela me fait rire de dire que je n’aime pas le café. Une ironie entre moi et moi-même. Car c’est absolument faux. Mais surtout j’aime ce que représente ce moment. Il peut être à moi seule, lors d’un instant solitaire pendant lequel je laisse mes pensées voguer comme elles le souhaitent. Il peut également être partagé. Pour des discussions ou juste être avec une personne que l’on apprécie. On se voit pour un café ? Prétexte adoré pour rencontrer quelqu’un sur un temps limité, un espace qui compte dans la journée, ou qui peut compter énormément pour moi. Prétexte favori pour se rencontrer soi-même. Ce temps pour réfléchir. Je peux vous affirmer que j’ai eu beaucoup d’idées, et que j’ai pris énormément de décisions pendant ces rendez-vous avec une tasse de café chaud.


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