S’enfuir, Récit d’un otage – Une captivante bande dessinée

Dans la catégorie des lectures de la bonne humeur, j’ai avidement lu S’enfuir. Récit d’un otage de Guy Delisle. Ce moment est directement annoncé comme étant anxiogène, en parcourant rapidement les pages de ce volume de  432 pages, je suis marquée par l’homogénéité des dessins.

Le récit d’un otage

L’histoire est basée sur la longue attente de Christophe André depuis son enlèvement un soir de juillet alors qu’il était en mission humanitaire. Sa première mission humanitaire vire au cauchemar, il est non seulement kidnappé, mais il apprend progressivement que cette prise d’otage a pour seule ambition de procéder à un échange contre une rançon. La culpabilité le gagne, il veut certes sortir de cette situation, où chaque jour se ressemble, sans savoir ce qui se passe autour de lui. Il ne veut pas qu’on donne de l’argent pour lui, cet argent qui pourrait alors servir une cause humanitaire.

S’enfuir. récit d’un otage par Guy Delisle écrit et dessiné grâce aux témoignages de Christophe André.

Christophe André est non seulement retenue physiquement en captivité, mais aucune nouvelle ne lui vient de l’extérieur. La communication avec ses ravisseurs est impossible, la barrière de la langue est forte. Il est parfois déplacé, espérant une libération prochaine. Mais rien ne se passe. Au bout de quelque temps, il comprend qu’une négociation est en cours. Que faire, comment agir, combien de temps son esprit va-t-il tenir ?

Dans le silence oppressant qui entoure Christophe André comme le narre Guy Delisle, je ne peux m’empêcher de penser à la captivité du Joueur d’échecs dans la nouvelle de Stefan Zweig. L’enfermement est sans doute supportable, mais l’isolement est atroce.

Un jour, Christophe André constate que ses ravisseurs ont oublié de l’attacher, comme ils le font chaque soir après le repas frugal qui lui est servi. Il hésite, mais s’enfuit.

Faits réels

Le scénario de S’enfuir. Récit d’un otage est basé sur l’entretien qu’a eu l’auteur de la bande dessinée avec le protagoniste. Les faits sont réels. Mais bien que nous sachions déjà par les actualités de l’époque ce qui s’était passé, nous touchons les émotions de Christophe André. L’absence, le silence, deviennent eux-mêmes des sentiments que le lecteur pourrait presque palper.

La monotonie des dessins n’est pas un défaut, loin de là. Il me paraît habilement fait de sorte à s’immerger dans les pensées du personnage.

Titre de l’article du journal Libération toujours en ligne. URL : http://www.liberation.fr/planete/1997/10/27/caucase-l-otage-de-msf-raconte-sa-fuite-enleve-en-juillet-christophe-andre-soupconne-les-tchetchenes_217743

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