Le blogging, mon loisir créatif non assumé

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En ces temps troubles où on parle beaucoup de beaucoup de choses, j’ai moi-même arrêtée durant un mois entier d’écrire pour ce blog. Les idées n’ont pourtant pas manqué et je pense avoir à peu près entamé une bonne quinzaine de billets qui n’attendent qu’à être achevé et publié. Pourquoi donc ce long silence ? Un mois, cela peut être peu. Durant un mois beaucoup de choses se passent et le temps si élastique ne nous épargne pas entre quelques réunions familiales, envie de faire du tricot, nouvelles recettes de cuisine à tester, etc. Mais voilà, durant un mois je n’ai visité aucun musée, lu aucun magazine ou presque, j’ai à peine lu quelques magazines et je ne suis pas allée au cinéma non plus.
Pour une fois, figurez-vous que je n’avais rien à dire. Aucune affiche de métro à commenter d’un ton moqueur, aucune photographie découverte au fond d’une brocante, aucune envie de parler des expositions à voir cette année. Non, rien. Et pourquoi ?

En fait, je n’en ai aucune idée. J’ai d’abord mis cela sur le dos de la météo prétextant que j’avais bien le droit de me mettre en hibernation. J’ai ensuite mis cela sur le compte de la fatigue en faisant croire que j’étais bien trop épuisée mentalement pour m’atteler à la tâche qu’était l’écriture. Pour finir, je me suis dit que c’était la faute de l’ordinateur devant lequel je me pose plus de 7 heures par jours par semaine.

La vérité est qu’aucun de ces éléments extérieurs n’étaient en cause dans ma retraite verbale. J’étais tout simplement moins loquace, j’ai voulu faire autre chose et me concentrer sur de autres activités créatrices.

Cette réflexion m’est venue de deux conversations, avec deux personnes différentes. La première est un dialogue que j’ai eu avec Peccadille du blog Orion en Aéroplane. Elle me demande de temps à autres ma manière d’aborder l’activité de blogging car il est vrai que j’ai fait preuve ces quatre dernières années d’une certaine endurance. Quelques lecteurs fidèles depuis 2009 pourront même témoigner de l’évolution qu’a subi le blog, avec sa rédactrice. Cela m’a amené à me poser des questions que je ne m’étais jamais posée. À savoir, à quoi sert mon blog ? Fort honnêtement, il ne sert strictement à rien. Il me prend du temps, me coûte de l’argent, demande de la maintenance et de l’entretien. Fort heureusement, je réalise grave à lui des rencontres qui compensent largement ce travail. Mais j’ai réalisé que je n’avais jamais eu réellement de ligne éditoriale, de mission que je me donne pour tenir un rythme de plus de deux billets par semaine. Je n’ai aucune ambition, comme Peccadille, d’apprendre des choses à mes lecteurs ou de leurs faire découvrir des univers. Mon blog est un banal compte-étendu de mes découverts personnelles et cela m’est venue de la simple idée que j’adore écrire.

L’écriture est un mode d’expression que j’ai adopté très tôt. En primaire j’avais écrit une histoire de girafe qui parcourt le monde. Complètement bidon, cette histoire n’a eu pour seul lecteur que le tiroir dans lequel elle se trouve encore. Mais cela m’avait plu. Je me suis ensuite découverte lectrice et l’envie de mettre en place mes propres histoires est venu rapidement. Même dans mes dissertations les plus scolaires, je trouvais toujours le moyen de leur donner un caractère un minimum narratif ce qui me permis plus tard d’avoir l’air pédagogique dans ce que j’écrivais. J’aime raconter et jouer avec des phrases pour emmener un lecteur où je le souhaite. Le mot comme simple outil.
Mon ami Guillaume m’a alors fait comprendre au détour d’une conversation sur mon parcours scolaire le vrai rôle qu’avait pris mon blog dans mon quotidien. C’est une forme d’expression au même titre que mes dessins, ma peinture ou même mon tricot. Je me suis toujours vue comme une bricoleuse décelant tôt un besoin viscéral de fabrique des choses, produire des objets ou un texte. Il me faut être productive et mettre de mon caractère dans un rendu pour que je m’épanouisse. C’est pour cela que j’ai abandonné l’idée d’être graphiste ou quelque chose de ce genre car j’ai compris que cela me frustrait même plus qu’autre chose. Aujourd’hui j’ai trouve comme un équilibre entre mon besoin créatif et le reste de mes activités. Je n’ai pas besoin d’avoir un statut d’artiste ou même d’être reconnue comme telle parmi mon entourage pour m’épanouir à dans ce que je fais. Il faut seulement que je réussisse à incorporer une histoires et une narration dans toutes les activités que je fais. Tant que je peux raconter quelque chose, mon besoin créatif est assouvi. Et je grignote ainsi, dans tous les éléments de ma vie, de nouveaux éléments dans lequel je peux ajouter une dose de singularité.

Presque 25 années pour comprendre cela. Il était temps.

Meilleurs vœux à tous.


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