“Journal d’un écrivain” par Virginia Woolf

L’ouvrage Journal d’un écrivain de Virgnia Woolf ou A Writer’s diary est une compilation chronologique de morceaux choisis par Leonard Woolf, l’époux de l’écrivaine. Il est important de garder cela en tête, et Leonard explique lui-même que le portrait de Virginia dans ce livre est absolument partiel. Ce n’est pas Virginia mais une partie de ses pensées, ses constats, ses émotions et leçons. Nous y apprenons le point de vue de cette personne extraordinaire sur l’écriture, l’écriture de fiction mais aussi sur tout ce qui fait la singularité de tout ce qu’elle a pu produire durant les 59 années de sa vie qui s’achevèrent malheureusement avec son suicide. Virginia Woolf souffrait de troubles psychiatriques dont elle ne pouvait plus supporter les conséquences.

Écrivaine incroyable, les fictions et les essais de Virginia Woolf vibre encore de modernité bien qu’ils fussent écrits il y a plus d’un siècle.

Virginia Stephen (devenue Woolf 10 années plus tard) photographiée par George Charles Beresford en 1902.

La productivité d’une écrivaine.

Dans ma quête de comprendre l’écriture et la créativité littéraire, je ne pouvais que lire Virginia Woolf. Ce que je vais exposer là n’est qu’une bribe de tout ce qui se passe durant ces presque 600 pages en livre de poche.

Il existe des défis d’écriture comme le Nanowrimo chaque année en novembre. Il y a aussi des clubs, des ateliers et des tonnes d’ouvrages, vidéos ou podcast pour apprendre à écrire. On parle d’apprendre à écrire pour le Web (rédaction Web) mais aussi de storytelling, de fiction, d’essais, de romans, etc. Tout cela est bien intéressant mais passer à l’action représente une autre paire de manches.

J’ai énormément écrit en novembre. J’étais dans une phase de repli sur moi-même et un élan studieux m’a emportée. Pendant cette période, j’ai écrit presque tous les soirs pour avancer plus de la moitié de ce que j’aimerais être un roman. Un voyage professionnel à la mi-novembre a interrompu ce flux mais je passe rarement une journée sans avancer tout de même le projet, même intérieurement. Une idée est une idée. La mettre en place est particulièrement fastidieux. C’est même un travail difficile, long et contraignant. L’aspect solitaire et silencieux de l’écriture (sans parler du bruit du clavier) peut même rendre étrange cette activité.

J’étais un peu épuisée depuis une semaine d’avoir écrit avec trop s’assiduité. Mais aussi un peu triomphante.

Journal d’un écrivain, Virginia Woolf, traduit par Germaine Beaumont.

    Virginia Woolf écrit à l’âge de 40 ans qu’elle semble enfin avoir trouvé une manière personnelle de s’exprimer, ou sa propre voix, ce qui est quelque chose de plutôt rassurant pour celles et ceux qui auraient une vocation littéraire. Mais cela nous amène aussi à prendre du recul sur la continuelle progression qui se produit au cours de notre vie.

    À quarante ans je commence à connaître le mécanisme de mon propre cerveau et à savoir comment en tirer le maximum de plaisir et de travail. Le secret est, je pense, de toujours s’arranger pour que le travail soit agréable.

    Journal d’un écrivain, Virginia Woolf, traduit par Germaine Beaumont.

    Aujourd’hui dans mes ambitions d’écrivaine, je sens bien que je me suis délestée de l’illusion qui consisterait au fait de croire en une forme de génie littéraire qui devrait me porter dans un impulsion créative. Mais ce doit être lié à ma façon de voir beaucoup de choses. J’accepte assez facilement le labeur et le fait que toutes les journées ne peuvent pas être parfaites. Il est normal de ne pas apprécier son travail parfois, pourvu que l’on apprécie et accepte toujours ce qu’il représente dans sa vie.

    Je sais parfaitement que je vais revenir à ce projet de roman mais je ne diabolise pas à quel moment cela sera, ni dans quelles circonstances. J’ai envie de croire que l’envie d’écrire, qu’illustre ce blog depuis 2009, soit bien plus fort que quelques contrariétés du quotidien.

    Je pourrais peut-être en écrire maintenant une page ou deux, à titre d’essai. Il est également possible que mon idée s’évapore. Tout en cas ce journal me permet de noter de quelle manière étrange, horrible, imprévue, ces choses se créent d’elles-mêmes, une chose se superposant à une autre en l’espace d’une heure.

    Journal d’un écrivain, Virginia Woolf, traduit par Germaine Beaumont.

    Podcast Peut-on apprendre à écrire ? En collaboration avec Merrygraph.


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