Hypersensibilité au Bruit & Pollution Sonore : bouchons d’oreilles, écouteurs, casque à réduction de bruit

Je pense avoir toujours su que j’étais sensible au bruit, sauf que je n’ai reconnu cet état que très récemment. Depuis une bonne décennie (ou plus) je transporte avec moi des boules Quies en mousse. Je les ai déjà mis en bibliothèque pour étudier, en soirée à l’extérieur, lors de fêtes chez des gens, ou au bureau. Progressivement j’ai cessé de les utiliser, même dans les transports en commun car on m’a dit que c’était impoli. Le reproche était qu’au bureau notamment, je donnais l’air de vouloir m’isoler. C’était vrai, et d’ailleurs je ne vois pas en quoi c’est vraiment gênant puisque je suis en train de travailler. Quelle différence avec celui qui écoute de la musique ? D’ailleurs, il écoute de la musique ? La solution présentée était de faire semblant d’écouter de la musique. Mais je ne comprenais pas non plus. Il valait mieux faire semblant plutôt que de juste dire que l’on ne souhaitait pas entendre son environnement. Cela m’échappe encore.

Un billet qui commence par une digression, comme c’est surprenant.

Être sensible ou hypersensible au bruit, peu importe.

Pour votre bien-être et pour nourrir un peu votre envie de terminer la journée dans de bonnes conditions, je vous encourage à n’en avoir rien à faire et de faire ce qui vous paraît le plus confortable. Parce que subir le bruit, c’est vraiment très pénible. Ce n’est pas avoir les oreilles qui piquent parce que la musique serait trop forte. C’est plutôt de subir un bruit qui gratte le cerveau. En ce qui me concerne, surtout pour certaines fréquences et surtout lorsque c’est surprenant, le bruit me fait l’effet d’un éblouissement. Je me vois en train de plisser des yeux et de tourner la tête comme si cela allait changer quelque chose, alors que non, la vue et l’ouïe, c’est pas pareil. Et encore, j’ai de la chance dans mon malheur. Une légère surdité fait que mon inconfort est peut-être modéré… ou bien est-ce pire car ce sont certaines fréquences que j’entends mal (les graves) ? Finalement peu importe, le tout est de retrouver du confort ou au moins de se préserver du phénomène de saturation cognitive… ou juste de la fatigue.

J’ai donc testé pour vous…
… non j’ai testé pour moi. Mais autant que cela soit utile à quelqu’un.

Les écouteurs : écouter quelque chose pour masquer le bruit environnant

Première technique utilisée majoritairement dans les transports en commun, une paire d’écouteurs et un fond sonore camoufle une partie des sons extérieurs. Cela fonctionne mieux si on écoute quelque chose, mais comme je ne suis pas forcément une auditrice très séduite par l’agitation, j’ai tendance à utiliser des applis comme Noisli. Il y a une version desktop, allez-y.

D’abord j’ai eu des écouteurs classiques. Puis force étant de constater que je ne suis pas douée pour les garder démêlés, j’ai aussi testé une paire de AirPods eus à petits prix lors d’une improbable promo. J’ai vite été séduite, non pas par les capacités des AirPods à m’isoler du bruit extérieur, mais plutôt par la facilité de connexion avec mes appareils. J’en ai profité un temps et maintenant ils dorment sur mon bureau. D’ailleurs, je devrais peut-être essayer de les revendre. Je pense toujours que ce sont de bons écouteurs. J’ai été vraiment très surprise par leurs efficacité notamment lors de conversations téléphoniques. Mais ce n’est pas le sujet du jour.

Les bouchons d’oreilles

Je mets dans cette catégorie tout objet non électronique que l’on insère dans ses oreilles afin d’atténuer le son entendu. Les classiques boules Quies en mousse furent longtemps mes amies. Malheureusement elles manquent de discrétion et c’est vrai, que je n’ai pas toujours envie que l’on prête attention au fait que je puisse porter des bouchons. Pour faire mes courses par exemple, j’ai juste envie d’un peu plus de confort et non pas que cela soit un fait remarquable. J’ai essayé celles en cire et je n’arrive absolument pas à m’en servir. Il paraît que c’est mieux pour une tonne de raisons.

Dorénavant, je ne me sépare plus de deux paires de Loop. Les Loop Expérience (- 18 db) et les Loop Expérience Pro (- 23 db). Les deux sont différents aussi par la texture du bouchon. Les Experience Pro sont plus rigides et doivent être malaxés comme pour des bouchons en cire. J’utilise l’un ou l’autre selon le besoin et le ressenti, même si cela me fait un trousseau de clef peut-être un peu trop volumineux. Mon organisation n’est pas encore bien rôdée. Côté discrétion, c’est super. Côté confort, c’est parfait. Je les ai déjà portés des heures entières pendant des évènements professionnels et cela n’a pas été foncièrement remarqué. Le seul hic, c’est de communiquer. Les bouchons d’oreilles Loop n’empêchent pas d’entendre un interlocuteur proche de soi. Mais comme vous entendez plus fort votre propre voix, il faut un peu forcer quand vous parlez pour que l’autre vous entende en retour. Quand je porte les bouchons plusieurs heures, j’arrive à estimer à quel point je dois parler plus fort, selon mon propre ressenti, pour être audible. Lorsque je les ai mis il y a peu de temps, ça peut être pénible pour la personne en face qui est obligée de me demander de répéter. Pour moi aussi, d’ailleurs.

Le casque avec réduction de bruit

J’ai d’abord regardé du côté des casques anti-bruit. Les modèles les plus rigolos sont ceux pour les enfants que l’on distribue par exemple pendant les concerts. Les autres sont simplement des casques façon casque de chantier. Thank God ils existent et je suis vraiment heureuse pour toutes les personnes qui travaillent dans des environnements bruyants, que cet équipement soit sur Terre.

Cependant, dans ma volonté de discrétion, je me suis dit que cela n’allait pas être topitop si je me promène avec un gros casque de chantier pour faire les courses ou lorsque je suis en train de lire dans un bar. Il est même possible que cela soit une solution même très efficace pour me faire remarquer. Mon expérience de personne voyant l’hypocrisie du monde, préférant qu’une personne semble écouter de la musique, plutôt que d’assumer qu’elle a besoin de silence, je me suis renseignée au sujet des casques audio à réduction de bruit. Constat : c’est super cher ! Dans les 400 euros grosso modo selon les modèles disponibles. Surtout les modèles qui semblent performants et salués par les tests que l’on trouve un peu partout. La question est donc de savoir s’il s’agit d’un investissement qui vaut la peine d’être réalisé, si cela m’apporterait un confort supplémentaire significatif dans mes journées.

Chance incroyable, je dispose d’un casque Sony WH1000XM4 prêté et me permettant de le tester jusqu’à ce que je me décide à investir moi-même. Il a d’ailleurs l’air de coûter moins cher depuis l’annonce de son héritier : le Sony WH-1000XM5. Une légende urbaine dit que c’est la meilleure série de casques à réduction de bruit du marché.

Je vous avoue, que même sans en avoir testé d’autres, j’y crois volontiers. C’est vraiment très efficace. Et une fonction simple me permet de reprendre une conversation sans devoir crier :

  • soit la réduction de bruit s’interrompt ou s’estompe pendant que l’on parle (détection automatique),
  • soit la réduction de bruit s’interrompt ou s’estompe en posant sa main contre l’oreille droite.

Même moi qui ai souvent du mal avec des appareils un peu trop sophistiqués, j’ai réussi à comprendre comment ça marche. Donc je peux profiter pleinement des fonctions de réduction de bruit, tout en continuant d’avoir une conversation normale et rapidement, dès que j’en ai besoin… souvent le temps de simplement retirer le casque. Et puis sinon, c’est aussi un super casque en soi.

Des infos en plus.

Qu’est-ce que la saturation cognitive ?

La saturation cognitive, je la ressens comme une fatigue qui touche toutes les parties de mon corps. C’est le fait d’avoir sommeil, d’être immobilisée, de voir flou et de penser flou. Les choses les plus simples comme tourner la poignée d’une porte deviennent très complexes. Dans les pires moment, cela peut tourner au malaise. Il paraît que je fais partie des gens qui auraient une faible mémoire de travail. En résumé, pas tant de mémoire vive que ça. Sauf que j’ai tendance aussi à être sur-investie dans ce mes tâches, donc je m’épuise. En ce qui concerne le bruit, c’est un facteur extérieur que je peux difficilement maîtriser. La vie m’a appris que je ne pouvais pas toujours me lever pour dire aux gens de la fermer. C’est pas toujours efficace mais cela a le mérite d’être un excellent moyen d’entretenir des mauvaises relations avec mes congénères. J’ai remarqué que j’étais surtout sensible aux bruits soudains, aux voix fortes et aux sons mécaniques issues de machines. Pas forcément pendant que je les utilise d’ailleurs, rarement. Peut-être car pendant que j’utilise une machine, je comprends bien d’où vient le son. Non, le bruit qui m’embête est vraiment le bruit subi et causé par des éléments externes. Le pire, c’est peut-être le bruit de fond et continu comme le brouhaha d’une conférence pendant les temps de pause ou les cliquetis des couverts dans un restaurant. Cela m’épuise littéralement. Physiquement je peux même ressentir le besoin de m’allonger.

Les effets du bruit sur la santé.

Même si vous ne vous pensez pas spécialement sensible ou hypersensible au bruit, le bruit a quand même des impacts réels sur la santé. En ce sens, la pollution sonore est un sujet réel. Même si les voitures électriques ont à un moment donné été appréciées pour la moindre nuisance sonore générée en ville, il a fallu ajouter des décibels obligatoires pour qu’on entende quand même ces véhicules arriver.

En France, il existe une politique de lutte contre les nuisances sonores depuis 1992. Elle a été renforcée en 2002 pour faire suite à la directive 2002/49/CE. L’Union européenne se met donc au diapason pour réduire la pollution sonore. Cette politique concerne notamment la gestion des modes de transports (route, rail, avion) mais aussi le bruit causé par la construction de nouvelle infrastructures. La mise en place de normes pour l’acoustique des habitations fait aussi partie de ces sujets.

D’ailleurs, j’ai appris qu’on pouvait recevoir une amende dès lors que quelqu’un se plaint d’une nuisance sonore. Le nombre de décibels réellement émis par la source du bruit n’est pas un facteur déterminant. Logique après tout : il y a plusieurs façons de mesurer et l’appréciation du son est plus complexe que ça. Au passage, si une entreprise émet du bruit qui trouble son voisinage de façon avérée, elle peut très bien être condamnée à verser des dommages et intérêts… en plus d’une potentielle sanction pénale.

Un rapport publié en 2020 par l’Agence Européenne de l’Environnement et consacré au bruit ambiant en Europe conclut que 100 millions de personnes sont soumis à des niveaux de bruit de longue durée et préjudiciable pour la santé. Cela représente 20 % de la population.
Parmi les conséquences néfastes, on recense par exemple :

  • troubles du sommeil,
  • inconfort général,
  • impacts sur le système cardiovasculaire,
  • impacts sur le métabolisme,
  • troubles cognitifs, notamment chez les enfants.

Ce même rapport estime que les méfaits causés par le bruit ambiant (surexposition, longue durée, etc.) est responsable de 12 000 décès prématurés chaque année. Du côté des troubles du sommeil, ils concerneraient 6,5 millions de personnes.

La pollution sonore est insidieuse car on ne s’en rend pas forcément compte immédiatement. On s’habitue au bruit tout en subissant ses effets négatifs sur notre santé. Rappelez-vous de l’air frais pour nos oreilles et nos cerveaux lors des confinements, lorsque la vie s’est figée. Je ne dis pas que les confinements furent positifs, mais il est certain qu’ils m’ont permis de réaliser à quel point le son ambiant, continu, et sur une longue durée, me faisait du mal. Ce fameux « Ah, ça fait bien quand ça s’arrête ! » quand une ventilation bruyante s’éteint. Y faisiez-vous tant attention jusque là ?

Essayez de rester de bonne humeur en préservant vos oreilles.

Que vous soyez sensible ou pas, ou que vous ayez juste envie de vous préserver de bruit qui génère de l’inconfort, je dirais que d’avoir une simple paire de boules Quies dans son sac peut largement faire la différence. Si vous en avez besoin, ne vous en passez pas. Ce serait trop bête, c’est si simple.


Photo : Marseille vue depuis ma chambre d’hôtel Cour Saint-Louis. Que je laissais fermée la plupart du temps à cause du bruit.
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