Dessin : Oser les contrastes

J’écris présentement cet article avec le cerveau embrumé par un rhume. Vous pouvez donc m’imaginer taper au clavier très lentement, en revenant souvent sur les mots précédents parce que je ne fais que des fautes de frappe. Je ne vous dirai pas pourquoi je perds donc des minutes pour ces quelques phrases.

J’avais envie de vous parler depuis un petit moment des choses qu’on réalise au fur et à mesure de la pratique du dessin. Cela fait longtemps que je dessine, je ne sais même pas dans quel but. C’est une manière de m’occuper, de m’exprimer, ou de mémoriser des choses qui me plaisent. À chaque fois que je dessine quelque chose, surtout lorsque c’est d’après un modèle réel, il s’imprime dans ma mémoire. Alors quand je revois ce modèle même inanimé, c’est comme retrouver un vieux copain.

Les contrastes

C’est un vaste mot. Je ne parle pas vraiment du contraste comme celui qu’on retouche sur les photos. Plutôt celui qu’on dessine, en osant marquer des zones, et en laisser d’autres vides. Je crois que c’est une chose dont je ne me suis rendue compte il y a plusieurs années en dessinant une femme. J’ai réalisé que je n’étais pas obligé de tout faire pour qu’on la reconnaisse, qu’on comprenne sa posture, et encore moins qu’on la voit entière. À l’époque, j’avais simplement esquivé quelques contours. De toute façon, j’ai toujours eu l’idée que les traits qu’on fait pour les contours sont des choses rassurantes pour le cerveau. C’est ce qu’on croit voir, alors c’est ce qu’on dessine. Toi qui est sûrement en train de lire en diagonale ce texte, tu vois bien que tu n’es pas obligé de voir chaque mot détail par détail pour comprendre l’axe de l’article.

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Déformer pour modeler

Cela me rappelle lorsque j’ai voulu peindre une cascade en Auvergne. Sur place, j’ai réalisé mon croquis et j’ai commencé à peindre. Malgré un rendu plutôt satisfaisant, je trouvais que mon rideau d’eau ressemblait beaucoup trop à une tâche blanche au milieu. J’ai donc ajouté un léger voile de bleu et des formes qui n’existent que dans mon cerveau.

Moi qui dessine presque exclusivement directement à l’encre avec un feutre, sans esquisse au crayon, j’ai commencé à oser de plus en plus de définition. Mettre l’accent sur des zones, pour aussi totalement abandonner d’autre. Je cherche à ce que le rendu global, soit plus fort que le détail. En choisissant les choses que je dessine ou non pour un modèle quelconque, l’important pour moi est qu’on comprenne ce que je cherche à raconter. Cela peut être un volume, l’étoffe d’un feuillage, la délicatesse d’un mouvement… et cela se traduit par exemple par une absence de fermeture d’une forme. Je ne sais trop comment décrire cela, j’espère que cela est assez parlant pour vous.

Il y a aussi les choses que j’invente totalement. Des contours que j’ajoute et qui n’existe pas pour un sous dans la réalité. Je les aime bien parce que je suis fière d’eux, un petit côté égocentrique où j’ai en quelque sorte le sentiment d’avoir été l’auteur de ce trait, avec un grand A. Aussi parce qu’ils donnent une part de fiction, malgré le fait que je dessine quasiment tout le temps d’après un modèle réel.

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