Commentaires des internautes et modération, jusqu’où peut-on aller ?

Question récurrente et toujours aussi sensible dans la manière de gérer Internet et le média qu’il constitue : la modération.

La modération est le fait d’avoir une main sur les contributions des internautes qui postent sur un support dont on a un contrôle : journal, forum, blog. Les modérateurs ont pour rôle de veiller à ce que les discussions ne dérivent jamais. Il s’agit le plus généralement de surveiller : les hors-sujets, les flood, les propos incitant à la haine, les propos insultants, et tout ce qui peut paraître illégal.

D’un point de vue général

Dans un premier temps, prenons en compte toutes les plate-formes dites 2.0. Afin de traiter ce sujet, je vais reprendre un de mes papiers écrits dans le cadre de mes cours de journalisme. Le papier date de janvier 2010. Il traite un peu plus spécifiquement de la presse en ligne, néanmoins la législation citée concerne tous les supports numériques.

Les commentaires, pilier de la presse en ligne mais attention aux dérives !

ommentaires d’internaute en réponse à l’article “L’islam et l’entreprise, Dounia Bouzar répond à vos questions”, RUE89.com.

La presse en ligne invite les internautes à commenter les actualités. Cela permet au lecteur de devenir, lui aussi, acteur de l’information. Mais le lecteur n’a pas toujours sa langue dans sa poche et peut même avoir des propos très violents ou même illégaux : raciste, négationnistes, diffamateurs, etc.

Grâce à la magie d’Internet, le lecteur peut interagir avec le rédacteur qui ne manque pas de lire son avis. « Les échos immédiats dans les commentaires postés nous sont d’un grand secours pour rectifier ou compléter un contenu, ou tout simplement pour éclairer des angles non encore explorés » développe Marc Rees, rédacteur en chef du pure player pcinpact.com.

L’interactivité est donc fondamentale pour la presse en ligne. Les articles sont rédigés par des journalistes qui prennent en compte les commentaires des lecteurs pour enrichir les prochaines publications. Marc Rees y voit une « adaptation de l’Agora de la Grèce antique, la manifestation d’une composante de la démocratie : la liberté pour une personne de faire part de son point de vue sur un sujet ici médiatisé ».

Mais face aux dérives des internautes dans leurs commentaires, les pouvoirs publics réagissent. En effet le ministère de la culture a publié un décret en octobre dernier qui incite les organes de presse en ligne à fortement modérer et contrôler la parole des internautes. Un décret pris pour application de l’article 1er de la loi n°86-897 du 1er août 1986 :

Sur les espaces de contribution personnelle des internautes, l’éditeur met en oeuvre les dispositifs appropriés de lutte contre les contenus illicites. Ces dispositifs doivent permettre à toutes personne de signaler la présence de tels contenus et à l’éditeur de les retirer promptement ou den rendre l’accès impossible […].

Reste à définir précisément dans quelle mesure le commentaire d’un internaute peut être illicite. Mais la modération constante et généralisée des réactions des internautes peut mener vers une uniformisation pour brider la vox populi, la voix du peuple. Le mot de la fin appartient alors à Marc : « On pourra encore et toujours hurler contre les excès que l’ont y trouve, mais franchement, je préfère ça aux sites qui interdisent les commentaires ou imposent une modération a priori, selon des critères obscurs et incontrôlables ».


Pour ne pas vous noyer sous trop de lecture d’un coup (c’est @diije qui l’a suggéré),

Un très prochain billet sera consacré au cas un peu plus spécifique des blogs.


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