Ce que j’aurais aimé savoir avant de passer 100 % Freelance

Les copains, on va parler d’un truc qui tourne régulièrement dans mon esprit. Il s’agit de la mode d’être freelance. Oui, malheureusement, c’est devenu une sorte de mode. Malheureusement au sens où cela ne devrait pas être une tendance, comme si, si tu n’avais pas eu ton expérience de travailleur indépendant, t’avais raté ta vie de Génération Y. Entre nous, c’est une idée qui m’énerve, parce qu’il y a autant de chaussures que de pieds, et qu’être salarié d’entreprise n’est pas forcément de l’esclavagisme.

Ne t’y trompe pas, je n’ai aucun regret. J’aime bien mon job, ce que j’en fais. C’est en quelque sorte un format adéquat pour moi, qui correspond à mon rythme de vie, avec ses hauts et ses bas. Maintenant, j’aimerais tout de même remettre à plat quelques petites fausses vérités qui circulent. Ce sont aussi des conseils relativement concrets, sur des choses à connaître avant de se lancer. Ce sont des informations que l’expérience m’a permis de comprendre, et que j’aurais peut-être aimé qu’on me dise avant.

T’as pas le droit à une mutuelle

En fait si, c’est juste qu’il n’y a pas de RH ou de direction qui est obligée de te fournir une mutuelle santé comme le veut la loi ANI. Tu as quand même le droit de te fournir une assurance santé personnelle, il suffit pour cela de prendre ton téléphone et de demander des devis auprès de plusieurs compagnies. Tu peux ensuite choisir l’offre qui te va le mieux, et même tenter une négociation. Renseigne-toi bien, car si tu disposes d’un statut permettant de déduire des frais, la loi Madelin autorise de considérer en charges les cotisations d’assurance santé du TNS (Travailleur Non Salarié), alors une barrière financière peut tomber.

Le RSI va te tuer

Dans la catégorie santé, le RSI ne te concerne pas forcément. Les présidents de SAS par exemple sont dépendants du régime général de la sécurité sociale. Ensuite, le temps d’avoir ta couverture sociale, depuis janvier 2016, la loi PUMa te permet de continuer de recevoir l’aide de la CPAM. Pour les cotisations du Régime Social des  Indépendants, c’est une autre histoire.

T’es auto-entrepreneur alors ?

Bien que l’auto-entrepreneuriat soit fort pratique en tant que régime simplifié, ce n’est pas le seul format qui existe. Le raccourci est souvent fait par les médias, en considérant auto-entrepreneur et indépendants comme étant des synonymes.
La micro-entreprise – l’auto-entrepreneur et la micro-entreprise ayant fusionné – est un régime fiscal. Il permet d’avoir une activité immatriculée, on peut donc produire des factures et de bénéficier de taux de cotisations à l’URSSAF intéressants. Sinon il y a plein de gens qui travaillent de manière seule et indépendante sans être au régime de l’auto-entreprise. Il y a aussi les EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée). On peut aussi simplement monter une SASU (Société par Actions), ou une SARL (Société à Responsabilité Limitée). Dans les deux derniers cas, il peut y avoir un seul dirigeant/associé. Il existe donc des cas où une personne seule, sans salarié, est donc un freelance sans être auto-entrepreneur. Je t’invite également à regarder du côté du portage salarial.

Tu fais ce que tu veux !

Ouais, en fait ouais. Tu fais ce que tu veux. Il n’y a personne pour te dire que tu n’as pas rempli tes objectifs, ni pour te reprocher d’être arrivé en retard. Si ton chien est malade, tu peux l’emmener en urgence chez le vétérinaire. La vérité derrière cette situation, c’est que tu dois tout assumer tout seul aussi. Si tu ne fais pas quelque chose, personne ne le fera à ta place. Mais bien que tu sois seul dans ta structure, d’autres personnes peuvent potentiellement compter sur toi. Et comme tu n’es pas une crasse (et que tu veux que ça se passe quand même bien), il faut quand même prévenir un petit nombre de personnes, et s’organiser en fonction de ce contre-temps.

Comme tout le monde, tu disposes aussi d’un loyer à payer, d’un crédit à rembourser, de factures d’électricité, et d’un banquier. Il faut donc gérer tout cela de manière intelligente, en faisant aussi des concessions.

Tu choisis tes clients

Ça j’en sais rien. Oui certes tu as le droit de ne pas travailler avec ceux à qui tu ne veux pas répondre. Dans la prestation de service, le refus de vente n’est pas pénalisé. Dans la pratique, il y a toujours une part du job plus pénible que l’autre. C’est normal, ça fait partie de la vie. Parfois tu te dis que ce projet n’est pas super sexy, mais qu’il va falloir assurer si tu as envie de prendre 15 jours cet été. Et puis il y a d’autres fois aussi, où tu t’attendais à quelque chose de plutôt barbant, qui s’avère être passionnant.

Tu choisis tes horaires

Ouais, c’est vrai. En réalité, c’est quand même bien d’avoir des horaires qui ressemblent à des créneaux de bureaux parce que ce sont les heures auxquelles tes interlocuteurs sont disponibles. Tu peux faire une sieste de 3 heures l’après-midi si tu veux. Il faudra juste penser à s’organiser ensuite. Le tout est une question de dosage. Tu fais ce que tu veux, de toute façon, dans tous les cas, c’est toi qui décide. Ensuite il faudra tout assumer !

Tu es seul

C’est vrai. Par définition, tu travailles seul et dois prendre seul les décisions qui pourraient s’avérer décisives pour ton activité. Certes il existe des choses pour casser la solitude physique comme le coworking et autres bureaux partagés. Ce n’est pas parce que tu agis seul que tu ne peux pas t’accompagner des bonnes personnes. D’autres professionnels sont compétents pour t’apporter ce qu’il te manque, et cela fait fonctionner le commerce que de faire travailler d’autres personnes. En revanche, prendre des vacances, c’est aussi quelque chose à assumer. Si tu ne fais pas ce qui doit être livré, personne ne le fera à ta place. C’est le moment d’user d’organisation, et d’éventuellement demander à quelqu’un d’autre de prendre le relais en cas d’urgence (contre rémunération bien entendu !).

N’en doute pas, si j’ai d’autres infos utiles à te communiquer, je le ferai !

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