Cadrage(s) Instagram

by NoLevel

Je suis une personne assez active sur Instagram, ou même très active certains jours. Ce n’est pas difficile, je publie souvent plusieurs photos le week end, et parfois pas grand chose en semaine. Rien d’étonnant. C’est donc simplement mon compte, lié à ce blog, mais il ne bénéficie pas d’une stratégie de visibilité quelconque, outre l’usage de quelques hashtags choisis. Je ne te cache pas que ce blog n’est pas tout à fait un espace de loisirs, mais bon, faut bien lâcher la bride de temps en temps, non ?
À force de traîner sur ce réseau, suivant les abonnements, l’exploration par hashtags ou les suggestions, je me suis posée des questions sur ce qui me plaisait ou non. Il y a de tout, c’est vrai, pourtant certaines images me touchent un peu plus que d’autres. Au fur et à mesure de mes réflexions, j’ai pensé au cadrage.

Instagram, c’est le réseau/média social des images carrées. Te rappelles-tu quand il s’agissait de poser des filtres à l’effet vintage sur tes photos un peu moyennes prises avec ton téléphone à la résolution pas si bonnes ? Puis il y a eu les gens qui ont commencé à uploader des photos prises depuis des appareils photos numériques. Certains ont crié à la triche, maintenant, je crois qu’on s’en fiche un peu. Je ne vois même plus de hashtag #latergram pour préciser que la photo ne date pas du jour-même de sa publication. Et puis pour les gens qui font de l’argentique, comme ça m’arrive, poster le jour même n’est pas forcément faisable. Ne t’inquiète pas, j’arrive à mon idée, j’ai juste tendance à faire des avant-propos un peu longs, même dans la vraie vie, même à l’oral.

As-tu déjà vu ce cadre blanc autour des photos sur Instagram ? C’est quelque chose que je n’ai pas bien compris au début, puis que j’ai fini par imiter.

Je crois que les photos que je n’aime pas beaucoup, sont souvent celles qui sont très retravaillées. Je ne parle pas de retouche, mais d’un cadrage qui paraît totalement étranger à l’intention que le photographe avait au moment de la prise de vue. Recadrer en carré, pour aller sur Instagram, mais en cassant quelque chose. Pour moi cela se voit surtout lorsque le sujet principal est flou, ou devenu flou, trahi par un recadrage intense sur une image dont la résolution ne permettrait pas d’aller aussi près. Malheureusement, nous ne pouvons pas encore recadrer à volonté comme dans Blade Runner, lorsque le personnage joué par Harrison Ford enquête pour retrouver un androïde. C’est un de mes films favoris, pour ses images.

Alors je me suis mise, moi aussi, à mettre des photos dans des cadres blancs, avec de grandes marges. D’abord par frustration, car j’en avais effectivement assez de recadrer étrangement mes photos. Soit je prends directement au format carré, ou je sais d’avance que je veux que cela soit carré, soit j’ai envie d’en garder les proportions pensées lors de la prise de vue. Et même lorsque l’on utilise la petite fonction pour élargir le cadre, et ne pas poster en format carré sur Instagram, le format des photos 24 × 36 mm n’entre pas en entier. J’ai donc fini par faire ce truc que je trouvais totalement snobe, avec les marges blanches.

Pourquoi ? Car lorsque l’on se fait suer à cadrer, à se déplacer, se mettre accroupie, ou sur la pointe des pieds (oui je suis petite) pour une photo, on a bien envie de montrer ce résultat sans déformation.

Maintenant je suis allée un peu plus loin dans ma réflexion. Je me suis mise à décentrer les images. Car ce qui est intéressant, c’est ce qu’on montre et aussi ce que l’on ne montre pas. Le champ et le hors-champ, le cadre et le hors-cadre, n’est-ce pas un terrain de jeu passionnant ?


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