Je me suis mise en tête qu’il fallait que je réalise un bilan de mon année 2023. Cette rétrospective m’a poussée à regarder loin dans le rétroviseur, pour apercevoir le tout petit reflet de ce que j’ai pu réaliser, ne pas réaliser, ne pas commencer ou de tout ce que j’ai achevé jusqu’ici.
Lorsque j’étais plus jeune, une bonne dizaine d’années plus tôt, j’avais en moi une frustration de ne pas être la personne que je voulais. Je me sentais pas assez forte, pas assez créative et pas assez indépendante ou autonome, selon la nuance que vous apporterez à ces deux termes. Des éléments personnels et familiaux m’ont toujours poussée à vouloir cultiver l’autonomie pour espérer ne jamais être dans la nécessité de compter sur personne, ou de demander de l’aide, au point de me mettre dans de sérieuses difficultés par moment. Je me rappelle ainsi de ce jour où j’ai décidé de ne pas aller en cours afin de ne surtout pas accepter qu’il me fallait un coup de pouce financier supplémentaire, par la mise en relation ou éventuellement une sollicitation familiale. Je sais aujourd’hui que ces moments ont ralenti le parcours dont je pouvais rêver. Mais je crois aujourd’hui, à l’âge de 34 ans, pouvoir affirmer que je ne regrette absolument rien.
Certes il y a eu des moments difficiles et pas uniquement pour moi. Je revois également des instants que j’ai regretté et des actions que j’aurais pu mieux mener pour le bien de tous. Pourtant, lorsque je cherche à faire le bilan de cette seule année 2023, je réalise que tout cela n’aurait pas été possible sans cette succession de péripéties entre bonheur, surprises, douleurs et angoisses.
Enfin comprendre ses véritables craintes.
Naturellement, j’ai toujours pensé que j’avais peur d’échouer. J’étais convaincue que c’était la peur de la chute qui me poussait vers l’auto-sabotage comme pour décider moi-même de mon destin en étant le principal facteur de ma réussite comme de mon échec.
Aujourd’hui, les années et les expériences montrent que je n’ai jamais échoué. Tout est toujours en construction et tout ce que j’ai déjà vécu ne représente qu’une partie du parcours. Il me reste, je l’espère, encore de grandes et belles années devant moi pour me donner le temps de réaliser mes projets de la façon dont je le souhaite.
J’ai par exemple compris que je n’avais pas la capacité de suivre les mêmes rythmes que d’autres personnes, ne serait-ce que pour l’apprentissage et la progression dans des compétences qui me seraient nécessaires afin d’arriver à mes fins. Par exemple, malgré une année de mise à niveau en arts-appliquées, je sais bien que l’intensité de cette prépa était particulièrement intéressante et qu’elle a réellement accéléré les choses pour de nombreux sujets. Pourtant, je suis persuadée que ces déclics qui auraient du advenir pendant ces mois boulevard Garibaldi, ne sont arrivés que de nombreuses années plus tard. Mon mode de réflexion est à la fois lent et constant. Ce ne sont que des itérations sans fin. Je ne fais que des allers et retours entre mes idées et chaque étape de chaque projet.
Assumer la diversité de ses aspirations.
Peut-être est-ce lié à notre conditionnement à devoir choisir une vie et une carrière ? Je crois que je me suis moi-même limitée dans l’idée que je ne devais choisir qu’une seule chose : la voie créative, la voie qui fait bouillir la marmite, ou bien celle qui serait la plus pragmatique. La vie est faite de concessions et j’ai finalement profité de la modernité de ce monde pour être en mesure de cumuler plusieurs de ces choses.
Ce que je craignais réellement, c’était d’abandonner quelque chose qui me semblait extrêmement important. J’avais peur que si j’allais vers l’écrit, alors je serais obligée d’abandonner le visuel ou inversement. De la même manière, je craignais que la recherche d’une voie qui puisse m’assurer un confort financier acceptable soit le chemin le plus rapide pour abandonner mon besoin d’éléments créatifs dans mon quotidien.
Aujourd’hui, je cumule plusieurs activités et c’est ainsi que je trouve l’équilibre pour satisfaire mes besoins de stabilité économique et ma soif de création. Ou plutôt de bricolage, mais je sens bien que si je ne fabrique pas quelque chose, quel que soit le médium, mon énergie physique et mentale baissent en chute libre.
2023 ou l’année où j’ai porté mes aspirations pour les concrétiser un peu plus.
J’ai une merveilleuse équipe chez ASSONANCE Agency qui m’a permise de dégager du temps pour développer toutes ces choses qui enrichissent l’agence et qui me permettent aussi de voir plus loin vers l’horizon. Nous avons donc développé Euphonie Studio que j’ai nommé « notre content lab » pour dire que c’était le terrain de jeu de nos expérimentations éditoriales. Ainsi sont nés
- le podcast Euphonie,
- un magnifique format de récit multimédia et documenté,
- une splendide revue B2B bilingue au contenu 100 original nommée « Revue Hypertexte »,
- des projets d’édition encore en coulisses.
Cela nous a permis de réaliser une augmentation de 78 % de notre chiffre d’affaires en 2023 par rapport à 2022, tout en étant moins nombreuses. Je pense que nous pouvons être satisfaites de nous !
J’ai également à titre personnel énormément écrit, j’ai dessiné et j’ai pris des photos. Écribouille is écribouilling.
Des chiffres
- 45 048 mots de fiction écrits
- 29 livres lus
- 4 conférences dont 3 à l’étranger (Londres, Brighton, Barcelone)
- 2 conférences déjà programmées pour 2024 (BrightonSEO UK, Women in Tech SEO Fest Germany à Berlin)
À bientôt.