Nouvelle rencontre avec Henri Cartier-Bresson au Centre Pompidou

Depuis le 12 février 2014, une rétrospective Henri Cartier-Bresson se tient au Centre Pompidou (Paris). Pour les personnes qui s’intéressent même de loin à la pratique de la photographie, c’est certainement l’exposition parisienne de l’année. Pourtant j’ai mis du temps à aller la voir, malgré plusieurs tentatives avortées à cause de personnes qui préfèrent aller boire un Citron Vert au Starbucks avant d’aller au théâtre ! J’ai donc profité d’un vendredi soir, beaucoup plus tard, pour visiter l’exposition Henri Cartier-Bresson. Merci au Centre Pompidou de ne fermer qu’à 21h, vous rendez service à toutes les personnes qui ont des horaires de bureau classiques.

L’exposition est très dense. Elle m’a marqué par un choix légitime et intéressant de privilégier des tirages d’époque et des formats réalistes. Je trouve cela pertinent car cela permet au visiteur de se rappeler que des photographies telles que celles-ci majoritairement produites pour la presse ont été destinées à être imprimées sur du papier moche et jetable. Des exemplaires de tirages de magazines et de journaux rythment d’ailleurs les accrochages de photos.

On apprend au passage que les précédentes rétrospectives ont surtout été réalisées en collaboration avec Henri Cartier-Bresson lui-même, avec des tirages spécifiques réalisés par l’occasion. Cela a contribué à ce qu’on perçoit une grande uniformité dans son travail. Bien qu’on en parle beaucoup en cours de culture visuelle ou d’histoire de la photographie de presse, cela ne se résume souvent qu’en quelques photographies connues de tous et commentées.
Ici l’exposition présente au Centre Pompidou permet de se rendre compte du caractère pluriel de ce que réalisait Henri Cartier-Bresson. Lui aussi est passé par plusieurs périodes de travail et j’ai d’ailleurs découvert son engouement pour le dessin et la peinture qui m’était jusqu’alors absolument méconnu.
Chaque partie de l’exposition se présente ainsi quasiment comme des morceaux de carnets d’expérimentation où s’expriment les talents de composition d’images, les engagements politiques du photographe, et les périodes de sa vie.
Un morceau de l’exposition est également consacrée à son travail avec Jean Renoir et à ses quelques apparitions cinématographiques que n’importe quel figurant de cinéma pourrait envier !

C’est un Henri Cartier-Bresson non pas différent mais plus complet que j’ai découvert lors de cette exposition. Je me suis sentie sortir des sentiers battus de ce qui m’a été des dizaines de fois répétées durant mes études. On a en tête la légende Cartier-Bresson, l’oeil du siècle, puis on le découvre aussi enfant, jeune homme, photographe reconnu, photographe qui a besoin de gagner son pain, ou encore vieil homme qui revient à ses premières affinités artistiques.
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Un dernier conseil si vous souhaitez visiter cette exposition, – ou tout simplement aller au Centre Pompidou en ce moment – renseignez vous sur l’heure de coucher du soleil, vous assisterez à un très beau spectacle.
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