Les enfants de Staline, d’Owen Matthews

Une fois n’est pas coutume, c’est grâce au Télérama que j’ai trouvé ce livre. Je ne suis pas très grande lectrice du magazine car le programme télé ne m’intéresse pas vraiment. Mais c’est au détour d’un tweet ou de je ne sais quel biais, j’ai fini par tomber sur cet article en ligne. Il m’a suffi de quelques lignes pour me dire que je devais absolument me procurer ce livre. En apprendre plus sur la vie des Russes durant l’Union Soviétique qui a régi plusieurs générations d’entre eux m’a soudainement paru fascinant alors que je ne m’y étais pas plus attardée que cela avant.
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Dans la librairie, je ne savais où chercher. Je n’avais en main que le titre et le nom de l’auteur. L’enthousiasme avait fait que je ne m’étais absolument pas plus renseignée que cela, comme s’il était vital que j’acquiers tout de suite ce texte. Société, histoire, essai, roman contemporain ? Heureusement une libraire m’a aidée à trouver mon chemin et Les enfants de Staline d’Owen Matthews se trouve au rayon romans.

Owen Matthews est journaliste et réside à Istanbul. Des années ont été nécessaires à l’écriture de ce roman, comme s’il fallait à son auteur trouver le vrai sujet. J’ai pour ma part mis plusieurs chapitres à comprendre le vrai sujet du livre au titre qui peut être trompeur. J’ai cru au début que cela allait être un récit descriptif de la vie des jeunes soviétiques dont le père et le protecteur était Joseph Staline. Mais ce roman est beaucoup plus que cela. J’arrive à peine à trier mes pensées, je ne peux pas choisir quels éléments vous donner en amuses-gueules pour vous donner envie de lire Les enfants de Staline.

La 4e de couverture parle d’Owen Matthews qui enquête dans la vie de sa famille : trois générations soviétiques se succèdent en commençant par la vie du grand-père apparatchik déchu, la figure de sa grand-mère, la survie de sa mère et de sa tante allant de prisons pour enfants en orphelinats, leurs vies respectives à Moscou, la rencontre de son père jeune diplomate britannique avec sa mère, la lutte de ses parents pour parvenir à se marier après leur sépération forcée par le KGB…
Tout cela a l’air déjà bien dense, mais je peux vous assurer que vous en apprendrez bien plus.
Par moment Les Enfants de Staline prend des airs de fiction qui croise l’Histoire, comme on le fait dans les séries télévisées qui se basent sur des événements historiques à la manière de ROME. Les vies des familles Bibikov et Matthews sont pourtant réelles, et ont participé à des échelles plus ou moins faibles au rouleau compresseur de l’Histoire que cite Lubmila, la mère d’Owen.

Ce roman m’a fait saisir à quel point nous pouvions, chacun à notre échelle, être des acteurs de l’histoire et pas seulement des témoins de faits décisifs pour nos vies. Lorsque Lubmila envoie des textes dissidents en URSS depuis la Grande-Bretagne, elle participe à sa manière la chute du régime soviétique. De la même manière, les choix de Mervyn Matthews, le père d’Owen, ont influencé d’autres vies que la sienne.

Grâce à la plume d’Owen, ce roman mémoire d’une enquête dans le passé familial se trouve être insupportablement contemporain. Les guerres et la manière dont les personnes vivent les guerres n’ont que peu changer. La Russie elle-même est plurielle sans avoir tant changé et des apartés récits de faits vécus par l’auteur font résonner l’Histoire et notre actualité de 2014.

Pour éviter de m’éparpiller encore plus, je ne vous dirai que ceci :


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