Le devoir de l’expression

Je me suis demandée s’il fallait que je m’exprime sur les événements de ce jour, ce qui s’est passé rue Nicolas Appert et boulevard Richard Lenoir aujourd’hui. Je fais référence à l’attentat contre les équipes de Charlie Hebdo, je ne suis même pas sûre de devoir le préciser.

Ces événements ont secoué la population pour leurs barbaries, la simplicité avec laquelle cela s’est passé, et aussi l’incompréhension. La rancœur peut rendre des personnes complètement folles au point de préméditer une opération organisée pour tuer. Il est difficile de douter du fait que cela soit un hasard, l’idée de quelqu’un qui aurait simplement perdu les pédales. Voilà, simplement, froidement, des personnes sont entrées dans des bureaux, et ont tué de manière calculée.

Je n’ai jamais été vraiment lectrice de Charlie Hebdo, bien que je sois une avide lectrice d’images. Mais nous n’avons pas besoin d’être lecteur pour avoir simplement de l’empathie et pour être triste, ou en colère.

Je retiens le symbole. Attaquer le magazine Charlie Hebdo, c’est attaquer l’idée de s’exprimer et le fait d’exprimer qu’on ne soit d’accord. C’est pouvoir exprimer un mécontentement ou une absurdité. On dit parfois qu’on peut rire de tout mais pas avec tout le monde. Cependant j’ai peine à croire qu’on attaque ainsi juste parce qu’on n’a pas le même humour. Ce n’est pas une question d’humour, mais une volonté de montrer par un événement spectaculaire que vous avez bien intérêt à tous fermer vos gueules.

L’expression est un droit dont on parle beaucoup, pour défendre la presse, et pour défendre les idées qu’on peut avoir. Bien-sûr les idées sont ce qu’elles sont, et chacun peut avoir une idée différente de l’autre. Nous pouvons avoir des opinions différentes, des envies diverses. Je n’aime pas les endives, pourtant je n’ai aucune rancœur envers les producteurs d’endives (je devrais ?).

Alors exprimons-nous. Soyons sérieux, soyons futiles, soyons intelligent ou inutiles. Soyons idiots, soyons compatissants, soyons provocateurs ou diplomates.

Mais quoi qu’il se passe, pour lutter contre l’isolement des idées, les amalgames, les jugements hâtifs, et les actes de barbaries, continuons de nous exprimer.
Respectons aussi le silence des autres, le deuil, la retenue, la timidité, le temps des débats et le temps de la rigolade.

Jeudi 08 janvier 2015 est journée de deuil national, soyons Charlie.

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