Jonas fabriquait des tablettes

J’ai décidé que j’allais un peu me faire plaisir ici. Aujourd’hui, je vous présente le premier épisode de mon voyage dans le temps. Je suis pour vous, aller recueillir des témoignages de fabricants de supports de mémoire. Je vous rassure, tout est fictif et pas forcément historiquement correct. J’espère seulement que cela vous donnera un panorama d’un sujet qui me passionne. L’évolution et l’histoire des objets qui enregistrent notre mémoire. Ce n’est pas qu’un changement technologique ou d’usage, cela marque les époques.

Je suis Jonas et je suis fabriquant de tablettes. À une certaine époque, les affaires étaient réellement florissantes pour moi. Des tablettes, j’en faisais des centaines par jour et les demandes ne cessaient de croître.
Tout le monde avait besoin de tablette, c’était le meilleur moyen pour tenir ses compte sans que cela ne s’efface trop facilement. Au début j’en faisais pas mal en pierre, seulement j’ai eu quelques plaintes. Alors je me suis mis à en faire quelques unes en argiles et elles ont marché du tonnerre !

Tous les comptables, les architectes et mêmes les officiers royaux voulaient de mes tablettes. C’était le bon temps, franchement. Il suffisait que je récupère le bon matériau, que je mette en forme et puis roule la fortune ! Tout le monde en avait besoin, même moi j’utilisais une tablette pour me rappeler combien j’avais vendu de tablettes.

Et puis un jour, un mec est venu me voir dans mon atelier. Il s’appelait Moïse et il disait qu’il allait lancer une campagne de comm’ de folie. Le gars, je l’ai tout de suite senti… comment vous dire… il avait l’air d’être un mec qui parle aux dieux. Enfin lui, il disait sans arrêt qu’il en avait qu’un seul. Mais bon c’est pas mes affaires ça, je me contente de refourguer mon matos et on n’en parle plus !

Et là, les affaires étaient au top. Il y avait bien Maurice qui vendait ses papyrus, mais on n’avait pas du tout la même clientèle. Lui c’était plutôt pour les petits écrits de notaires et tous ces gens là. Moi je tapais dans le concret, tu vois ? Tu gravais quelque chose dans ma tablette et c’était là pour un bon moment ! Alors que l’autre avec son papyrus… comment ils disent déjà ? Un… et zut… un scribe ! Ouais, un scribe, avec ses outils délicats … Ils pensent vraiment que ça va durer son truc ? C’est tout fin, ça vole et ça s’enroule. Pas moyen que ça dure dans le temps, je vous le dis !

Ah mince je dois vous laisser, il y a Maurice du papyrus qui veut absolument vous parler. On se recause bientôt, hein ?


Publié

dans

par

Commentaires

Laisser un commentaire