Érotisme brut avec Araki au musée Guimet

Comme dit l’adage, l’exposition Araki au musée Guimet (Musée national des arts asiatiques, Paris) était réservée au public averti. Encore une semaine pour la voir, enfin quelques jours puisqu’elle se termine le 5 septembre 2016.

Nobuyoshi Araki fait partie des grands noms de la photographie contemporaine japonaise. Il est connu pour ses portraits qui mettent en scène des femmes attachées dans des positions suggestives. Récemment, une collaboration a même été réalisée avec Lady Gaga en modèle.

Tout cela est très érotique, même les photographies de fleurs qui lorsqu’elles sont réalisées en plan rapproché, elle symbolise toute la teneur sensuelle des pétales. La sève montante permet les métaphores les plus aguicheuses à la manière d’une couverture de 50 Shades of Grey en beaucoup plus trash.

L’exposition nous accueille avec un mur entier des publications du photographe. Même si on s’attend bien sûr à ce qu’il y ait dans le lot quelques rééditions, on se rend compte de l’ampleur de cette œuvre qui ne date pas d’hier.

J’ai aimé découvrir la partie que j’appellerai “carnet” où l’on découvre finalement que Nobuyoshi Araki ne se sépare jamais de son appareil photo. Il prend tout en photo, tout le temps, pas forcément dans un but esthétique, mais c’est parce qu’il respire ainsi. On y voit son quotidien, sa femme, son chat.

Les clichés les plus travaillés sont peut-être les plus choquants pour les âmes sensibles. Ils mettent en scène des femmes attachées avec des techniques de bondage qu’un marin expérimenté pourrait envier. Ces manières d’attacher les personnes sont des méthodes traditionnelles notamment héritées des samouraïs qui ligotaient ainsi leurs prisonniers pour s’assurer qu’ils ne s’échappent pas. Les jeux sexuels à base d’attache et de suspension que montre Araki ne sont pourtant pas réellement pornographiques, car il n’y a aucune extase de montrée. C’est même brut, ou même un peu désarticulé. Ce sont quasiment des poupées.

Il y a tout de même du romantisme dans tout cela. Car Araki prend chaque jour une photographie du ciel depuis la mort de son épouse, car c’est là qu’elle repose.


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