Des sentiments dans Venise

Une petite semaine avant mon départ pour l’Italie, j’ai un peu révisé en parcourant les images que je connaissais de Venise, surtout les peintures et les aquarelles. Comptant emmener mon carnet pour croquer dès que je le pouvais, je cherchais alors de me mettre dans une ambiance créative, trouver l’inspiration, et pourquoi pas amorcer des idées de cadres et de choses à capturer absolument quand je serai sur place.
C’est à ce moment que j’ai ressenti une forme d’appréhension à l’idée d’aller à Venise. Cette ville est devenu au fur et à mesure des siècles une véritable référence. Une grande partie des personnes dont j’ai admiré le travail depuis l’enfance sont passées par Venise. Moi qui ai une passion pour les croquis, les carnets de voyage et les aquarelles, c’est comme si Venise était la chanson obligatoire du répertoire de toute personne s’intéressant à ce domaine.

J’étais à la fois enthousiaste et peur d’être déçue, comme si les années et les décennies auraient pu enlever le charme que je vois dans les tableaux et que seul le marbre froid et gris répondent à ma recherche d’inspiration.

Pour préciser le contexte, je n’étais pas logée à Venise mais dans le village de Mirano côtoyant des personnages originaux comme un ancien sélectionneur de l’équipe de rugby d’Italie et un ancien membre du XV de France. J’étais à moins d’une heure de Venise et ce n’était peut-être pas plus mal car cela me donnait l’occasion de traverser le pont du continent vers l’archipel à chaque aller-retour.

Deux jours et demi sur place ont été trop peu pour réellement profiter de la ville. J’avais la Stramilano dans les jambes et un voyage en train entre Milan et Venise m’avait complètement raidie. Des lieux à visiter, je ne suis entrée que dans la Gallerie dell’Accademia. La visite est assez courte mais elle vaut le détour, rien que pour le bâtiment. En revanche moi qui suis plutôt dans les bons plans pour ne payer que le minimum dans les musées parisiens grâce à des abonnements divers, j’avais quasiment oublié que visiter un musée en Europe pouvait coûter 12 euro. La radine en moi a eu un frisson dans le dos.

J’ai beaucoup marché, au hasard et tant mieux car je n’aurais sans cela pas croisé sur mon chemin l’atelier de tourneur sur bois Dalla Venezia Angelo. Mais j’ai également tenté de jouer à la touriste avec un tour de Vaporetto de nuit, une traversée de la place San-Marco, et une série photographies que tout le monde a déjà pris avant toi. De temps en temps, j’arrêtais mes compagnons pour leur demander s’ils avaient un quart d’heure à m’accorder pour un croquis. Laissez moi ici et revenez dans 20 minutes, ne vous inquiétez pas je reste ici ! Et c’est ainsi que j’ai fait mes quelques dessins en saisissant les principaux axes pour faire les finitions dans ma chambre d’hôtel.

La nuit à Venise, il y a encore les personnes qui tentent de vendre aux touristes ces objets lumineux étranges qui ne servent à rien. On croise les étudiants qui se dirigent vers les bars appréciés par les habitants, et quelques coureurs traversent même les grandes places bondées en journées pour un footing nocturne. C’est le bon moment pour apprécier la ville, car après l’heure du dîner la vague touristique se repose dans ses hôtels et ses restaurants aux cartes multi-langues. Je me suis perdue, plusieurs fois, avec un sentiment mêlée de frustrations et de curiosité.

Je suis pourtant restée sur ma faim, me disant qu’il faudrait absolument que je revienne à Venise pour terminer ce que j’ai commencé. Visiter et pouvoir être à la première heure dans ces lieux inévitables. Je me suis prise d’une curiosité pour cette cité menacée par les eaux et à l’histoire riche, comme si je m’étais rendue compte qu’en dehors des cartes postales, on ne connaissait rien.

Je reviendrai.


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