De l’usage des banques d’images sur Internet

Banque d’images vs. Bibliothèque d’images

Le principe de banque d’images sur Internet désigne une plateforme d’indexation de visuels de différents types : photographies, vidéo, infographie. L’objectif est de fournir à des particuliers ou des entreprises un catalogue de visuels disponibles pour leur usage personnel ou professionnel.

Ce type de prestation vise les producteurs de contenus visuels et multimédia. Ainsi, produits disponibles sur les banques d’images sont souvent utilisées par des agences Web, des organes de presse, des éditeurs de contenus Internet, des agences de communication.

Aussi, il vaut mieux faire la différence entre une banque d’images et une bibliothèque d’images. En effet, la banque d’image a une visée marchande, tandis que la bibliothèque d’images répertorie et met à disposition des contenus numérisés.

L’exemple le plus célèbre est certainement The Library of Congress. Présentation du site, historique, et objectif, utilisation faite actuellemment.

Information vs. Illustration

La production d’un catalogue public d’image à visée … Bon là tout de suite j’ai oublié les noms de ces campagnes, mais je vous en reparle au plus tôt. Il en a eu une aux Etats-Unis et une autre en France sous l’impulsion de Napoléon III.

Les banques d’images sur Internet ont sans aucun doute influencé la photographie de presse. En effet, le fonctionnement traditionnel d’un organe de presse pose de manière indépendante l’écriture d’un article et le choix d’une photographie. De la même manière, la légende de cette photographie ne sera pas celle écrite par le photographe, mais un commentaire éditoriale. C’est la raison pour laquelle on apprend le plus communément aux élèves en journalisme à considérer chaque média comme indépendant. Ainsi, il ne faut pas compter sur une photographie pour illustrer un article, et inversement. Chaque élément doit donner une information indépendante spécifique et au service du l’information. Néanmoins, cela n’empêche pas au secrétaire de rédaction d’adopter une ligne éditoriale qui va influencer le choix de l’angle de l’article, de la photographie et de la légende qui l’accompagne.

Dans la presse en ligne, l’image qui accompagne un article a de plus en plus souvent une simple valeur illustrative. En effet, il est conseillé pour des raisons d’ergonomie et de référencement naturel de disposer d’au moins une illustration. De la même manière, cela permet aux agrégateurs de flux d’information de reprendre cette image pour faire paraître l’article de presse comme étant plus attractif.

Les banques d’images sont donc activement utilisées car elles permettent d’obtenir des visuels rapidement et au moindre coût.

Il en résulte des problèmes en terme de qualité des contenus diffusés par la presse. Peut-être convient-il de se poser des questions quant aux moyens mis à disposition des producteurs de contenus en ligne. En effet, la production de contenus sur Internet est peut-être encore trop sous évalué par rapport aux médias traditionnels. De ce fait, il est difficile de produire du contenu original et unique.

L’utilisation massive des banques d’images illustre bien ce propos, car il met en évidence le manque de temps et de moyen accordé à un média multimédia et de l’immédiateté. En effet, tandis qu’il suffit d’un téléphone pour pouvoir diffuser une information à la radio et que la deadline des médias traditionnels se limite à la prochaine édition, Internet est dans l’immédiat : la deadline est dans la seconde qui suit.

Une réflexion est alors à mener afin de permettre la production de contenus originaux et de qualité dans un contexte où la vitesse est reine et où les moyens sont pauvres.

Exemple : http://www.20minutes.fr/economie/664934-economie-les-restaurants-sushis-presque-aussi-nombreux-fast-food

 

 

Banque d’image vs. Google images  et l’uniformisation des visuels

Comme les banques d’images, Google images donne des suggestions de contenus visuels selon une requête par mot-clé. Néanmoins, leur mode de fonctionnement sont totalement différents.

La banque d’image, dans sa logique marchande, propose des suggestions qui ont subi une modération éditoriale commerciale. Il s’agit de vendre le plus possible. C’est pourquoi les images peuvent être triées par prix et par popularité.

Or, Google affichera des images, selon une requête, en utilisant des critères de référencement naturel. Ces images seront celles qui auront été identifiées par les internautes comme étant pertinente par rapport à ce mot-clé. L’identification de ces images se fait grâce à une analyse croisée par Google qui prend en compte les liens hypertextes vers cette image, et les informations données par cette image : titre, alt, commentaires…

Aussi, Google images, contrairement aux banques d’images, n’offre pas de cadre juridique clair quant à la possibilité d’utilisation de ces contenus. Il vaut mieux passer par des plateformes reconnus pour ce type de recherche afin de vérifier les licences d’utilisation d’une image.

C’est la raison pour laquelle Google donne un message d’avertissement aux utilisateurs « Les images peuvent être soumises à des droits d’auteur ».

Mais la conséquence de l’indexation et le tri des suggestions des banques d’images influencent également le choix des utilisateurs. En effet, les suggestions sont supposées utiliser des critères de pertinence. De ce fait, il est facile d’utiliser le même type de visuels pour des thématiques communes.

Or, c’est cet usage des contenus proposés par les banques d’images qui vont éduquer l’œil à reconnaître une « image getty ». Voici l’exemple d’un visuel qui ressort facilement lors d’une requête « assistance informatique ». Il est souvent utilisé par des sites de maintenance informatique à domicile. L’œil et la mémoire s’habituent à ce type de visuels pour une thématique précise. Mais lorsque ce visuel est utilisé dans un contexte totalement différent, le message qui a voulu être donné par la communication visuelle  peut être faussé.

Une logique collaborative

Les banques d’images incitent les producteurs de visuels à devenir contributeur de leur collection contre rémunération. Ainsi, on peut différencier des types de banques d’images :

  • Les banques de partages : flickr, weheart.it
  • Les plateformes d’achats et de vente : Fotolia, Getty Images, Thinkstock…

Comme piste d’analyse, nous pouvons supposer que le rôle du micro-blogging a eu un rôle dans cet usage à mi-chemin entre le visuel professionnel et personnel. En effet, des sites plateformes de type Tumblr permettent de reprendre un contenu visuel, de le diffuser et de le taguer par mot-clé. Le moteur de recherche interne à Tumblr permet alors de mettre en évidence des contenus visuels en fonction de certaines thématiques. Les flux Tumblr mélange à la fois les contenus d’éditeurs qui sont relayés et ceux des particuliers.

Droits

Les producteurs de contenus sur Internet doivent prendre en compte les problématiques de droit de diffusion. En effet, il existe plusieurs types de licences applicables sur des images.

Elles peuvent être exclusives, libre d’utilisation sous la condition d’une mention de l’auteur, ou totalement libre de droit. Ces problématiques demeurent complexes, il faut alors s’assurer des droits d’utilisation qu’on a d’un visuel lorsqu’on l’achète sur une plateforme de banque d’images.

Mais n’oublions pas que la notion de Libre de droit sur l’image fixe n’existe pas dans la loi française. 

Dans tous les cas, quelle que soit la licence appliquées, chaque contenu est protégé par la propriété intellectuelle. Des recours peuvent être menés en cas d’utilisation d’une image de manière abusive.

Il existe par ailleurs des contenus faisant parti du domaine public. Ces derniers peuvent être utilisées de manière totalement libre, ils ne peuvent pas ailleurs pas être vendus.


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