Décryptage : citer un film pour promouvoir sa région

La semaine dernière est sorti le film événement de l’année et tant attendu. Trop attendu peut-être car dès qu’une adaptation cinématographique sort, il est attendu au tournant. Le suspens est insoutenable et vous n’avez aucune idée, mais aucune, de quel long-métrage je veux parler… C’est The Hobbit.
air-newzelandDepuis des semaines, j’ai envie de vous parler des affiches qui valorisent les régions françaises à coup de grands paysages qui ne font pas tellement rêver. Pas parce que c’est la France, mais parce que ce n’est pas assez exotique, la France on connaît déjà. Ce n’est pas avec un paysage sur fond de coucher de soleil que tu vas me faire venir.
La technique du moment pour attirer les regards lorsqu’on est une destinations de voyage, c’est la référence cinématographique. Ces publicités sont bourrés de références, pour les connaisseurs ou pas, grand public, symboliques… On en parle un peu ?

Saisir l’opportunité

Entre la Nouvelle-Zélande et Le Seigneur des Anneaux, le lien n’était pas forcément évident. J’entends par là que la Nouvelle-Zélande n’est pas le pays le plus celte que je connaisse et niveau contes et légendes septentrionales – le mot que j’ai appris en lisant justement Le Seigneurs des Anneaux – ce n’est pas toujours évident lorsqu’on se situe dans l’hémisphère sud de la planète.

Sauf que maintenant, La Terre du Milieu et les paysages de ce pays sont directement connectés dans la conscience collective des fans de l’univers de Tolkien. Si le tourisme néo-zélandais ne se saisissait pas de cette occasion en or, cela aurait été une grave erreur. Néanmoins, nous ne doutons pas que des partenariats ont été mis en place et que c’est aussi une vraie histoire de sous.

Dans tous les cas, chapeau bas pour la vidéo publicitaire qui présente les consignes de sécurité lors d’un vol en Terre du Milieu.

Connaître la référence

Cette vidéo fonctionne car elle est bien conçue. Chaque détail est un clin d’oeil à la production de Peter Jackson, c’est donc un clin d’oeil à tout ceux qui ont vu et apprécié la trilogie du Seigneur des Anneaux.

Il ne s’agit pas d’un simple sticker ou de la reprise d’une affiche pour mettre en place une campagne de promotion. C’est la raison pour laquelle lorsqu’on a visionné cette vidéo, il est probable qu’on soit quelque peu déçu par l’opération menée par la RATP permettant d’éventuellement gagner un voyage pour la Nouvelle-Zélande.

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C’est très bien comme opération : une chasse aux trésors pour l’internaute, un beau lot à gagner, une relation avec l’actualité culturelle, des chances de générer un certain nombre de pages vues, de la publicité pour les autres produits RATP… Mais je ne sais pas, cette affiche m’a l’air de sonner faux. Elle me fait l’effet des concours d’affiches Star Wars qu’on se faisait entre nous avec un montage photo un peu hasardeux, un ciel étoilé et une typographie choisie. Cela me fait l’effet d’un fan art cool, mais pas encore abouti.
C’est comme la différence entre le splendide fan film Georges Lucas in love et une vidéo de combat au sabre au laser dans ton jardin stroboscopé avec des filtres par défaut.

Pour quelles raisons choisir un film ?

Si le film a bien fonctionné et qu’il s’agit d’une grosse production tout public… c’est une occasion rêvée. Tout le monde connaît déjà le film même s’il ne l’a pas vu, la référence culturelle ne pas être louper et on atteint un maximum de personnes.

Tandis que la Nouvelle-Zélande joue avec l’hébergement du tournage du Seigneur des Anneaux et de The Hobbit, où on peut maintenant visiter le village de Hobbitbourg, l’office du tourisme d’Écosse mise quant à elle sur la dernière production animée des studios Disney / Pixar : Rebelle.
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Et de ce côté, l’idée est prodigieuse.
En effet, Rebelle est une fiction qui fait directement référence à l’Écosse. Si on est pointilleux, on verra toujours des détails historiques qui ne vont pas. Néanmoins c’est une fiction, mais également une fiction animée.
Tous les codes et stéréotypes régionaux sont alors mis en avant : les motifs tartans des clans, la musique, la culture, les légendes, les châteaux… N’est-ce pas tout ce dont on s’attend à voir si on visitait l’Écosse ?

L’idée est d’autant plus maligne puisqu’elle permet de conseiller chacun des éléments qui aurait inspiré le film. C’est quelque part une forme de cross-selling.

Cela n’a presque rien à voir, mais c’est sympa quand même

Le site de l’open data parisien a mis en ligne une carte permettant de situer les lieux de tournages de longs métrages dans la capitale de 2002 à 2008.
Pour la visualiser, c’est par .

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