Le choix d’une certaine solitude

Cela fait dorénavant plus de 2 ans que je travaille de façon indépendante à temps plein, comprendre par cela que je n’ai pas d’employeur. Je fais partie de la brigade des travailleurs indépendants qui peuplent la France. Sans prétention. Je ne cherche pas à révolutionner le marché du travail, transformer mon marché, et encore moins apporter quelque de nouveau en ce monde. C’est peut-être même l’inverse que je recherche. Je ne parlerai pas de liberté dans ce billet, car je crois que nous avons chacun notre vision de la liberté. La mienne est sans aucun doute différente de la tienne. Je vais cependant parler d’une liberté que j’ai choisie, celle de la solitude.

Branches couvertes de neige à Reims.

Un choix très personnel

Mon bureau à côté de la fenêtre, derrière laquelle tombe encore la neige à ce moment. La photo a été prise vers 7h du matin, lorsque je me lève pour commencer ma journée.

Il y a quelques années, un évènement personnel a bousculé ma vie. Ce fut une épreuve de courte durée, mais une épreuve tout de même. Les jours qui suivirent, je me suis prise d’un très fort besoin de calme. La solitude était alors la seule chose qui pouvait me l’apporter dans une capitale active, au milieu d’un cabinet-conseil dynamique. Je crois que je me suis un peu isolée, préférant la compagnie agréable de personnes plus calmes et plus posées. Cela m’a fait un bien fou et je les en remercie. Je me suis alors habituée à ce rythme, et je vis pour les moments de calme. Les soirées entre amis, et les afters professionnels sont de véritables épreuves pour moi. Je n’ai aucune endurance pour ce type d’évènement et il me faut quasiment un plan d’entraînement doublé d’une cure de vitamine pour tenir le coup. Parfois, je crois que je suis devenue freelance non pas pour l’indépendance, mais par fuite du collectif.

La solitude comme contrainte, mais elle ne doit pas être un handicap

Suivi du mois de février 2018 de mon Bullet JournalCarnet Leuchtturm 1917

De fait, je suis seule par l’organisation de mon travail, et physiquement seule devant mon ordinateur. Depuis quelque temps, un coworker est également à temps plein non loin de moi, mais nous ne travaillons pas dans la même structure. Je me gère tout de même seule, tant d’un point de vue projets que dans tout ce qui est administratif ou financier. Il y a des tâches très pesantes, et d’autres plus passionnantes. Tout ceci s’équilibre finalement pour me permettre de réaliser des choses que me satisfont assez bien et qui me permettent de me rémunérer. Certes, je suis libre de mes choix, et je peux apporter ma patte personnelle à mes projets, mais je suis également solitaire face à mes problèmes et mes difficultés. Même si je peux recevoir des conseils, il n’y a que moi qui décide, et surtout qui assume entièrement. Ce sont en quelque sorte des contraintes que j’ai accepté, et qui pour moi en valent la peine.

L’importance des interactions avec l’extérieur

Constante à la déprime : la montagne de pancakes pour compenser.

T’inquiète pas, j’arrive à parler aux gens et je peux même faire des présentations à l’oral. Je suis régulièrement au téléphone avec des clients ou des partenaires, et cela aide à faire travailler la matière grise. Surtout, je vois des gens dans des contextes au total opposés à mon travail. Depuis que j’ai choisi cette vie, je passe un temps immense à penser à ce boulot. Or, il m’est en conséquence pénible de parler de mes projets ou bien du déroulement de mes journées professionnelles quand je suis dans d’autres contextes. Lorsque l’on me demande “du coup c’est quoi ton travail ?”, il y a souvent un moment de flottement, puis une hésitation, et finalement une sorte de bafouilles. Présenter mon activité dans un contexte professionnel, pas de problème, mais en parler d’en d’autres… pourquoi est-ce si bloquant pour moi ? La vérité est sans doute dans le fait que je ne suis pas tant passionnée, par rapport à tous ces gens que je vois ou que je lis sans cesse. Je vis sans doute moins bien que je ne le pensais, de ne pas faire partie des profils des passionnées.

Sortir et s’évader, une nécessité pour sa productivité, sa créativité, et sa santé

Faire fonctionner sa matière grise, c’est lui donner quotidiennement à manger. Lire, sortir, marcher, observer, écouter… Il y a énormément de moyens pour faire cela. Cela permet de s’évader, mais il faut le faire sans regret. J’essaie de pleinement déconnecter de façon régulière au cours de ma journée, car c’est indispensable. Sans cela, mon cerveau est de toute façon incapable d’être efficace. Prendre soin de son corps et de son mental est un des meilleurs investissements que je puisse faire pour mon activité, mais aussi tout simplement pour moi. Promener le chien, me rendre au cours de yoga hebdomadaire, méditer, m’adonner à la lecture, croquer les futures créations, ou faire du vélo, autant de façons me permettant d’être loin de mon activité professionnelle principale.

Hey, merci d’avoir lu !

Mappy qui découvre pour la première fois une neige épaisse. Cette petite vient de la Réunion !

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