Au revoir là-haut : la fiction à lire pour le Centenaire 14-18

Au revoir là-haut est un des romans découvert via un partenariat avec Cultura. À l’époque, nous étions à la fin de l’été 2013 et cette fiction figurait dans les “Talents à découvrir”. Pierre Lemaitre n’en était pas à son coup d’essai, cet auteur était déjà connu dans le genre du polar. Cette fois-ci, il s’est lancé dans la composition d’une histoire qui se déroule au sortir de la Première Guerre Mondiale. Pas de meurtre, pas d’enquête. Ce n’était pas le terrain de jeu habituel P. Lemaitre.

au-revoir-la-haut-pierre-lemaitreJe me rappelle d’une conversation avec d’autres lecteurs, curieux de voir ce que cela donnerait. Pour ma part, n’étant pas grande lectrice de polar, je n’avais pas d’attente particulière.

Quelques mois plus tard Au revoir là-haut fut récompensé par le Prix Goncourt 2013.

Le week-end dernier, nous commémorions le début de la sanglante bataille de Verdun. C’est une occasion pour moi de vous parler de ce roman que j’ai apprécié, comme beaucoup de monde.

La vie après la guerre

C’est quasiment du “Braquage à la française”, même si cette histoire n’a rien à voir avec un casse, et que c’est plutôt une histoire d’escroquerie. J’ai lu beaucoup de présentation de ce roman comme étant une histoire d’arnaque de cimetières militaires et de monuments aux morts. Oui c’est vrai, pourtant ce n’est pas la première chose que j’ai ressentie. En effet, l’histoire des monuments aux morts vient relativement tard dans la lecture, beaucoup trop tard pour que ce soit le sujet principal. Cela serait trop simple. Disons que cela devient à un moment donné, le fil conducteur qui nous permet de suivre les trois personnages.

Il y a bien plus que trois personnages, et résumer le roman à ces trois seulement serait idiot puisque j’adore les autres. Je vous le présente tout de même ainsi car ce sont les trois que l’on suit, et qui font le déroulement de l’intrigue. Nous avons un noble déchu, qui cherche à se refaire un nom en devenant riche. Vient ensuite le fils d’une grande famille industrielle, richissime, ce qui ne l’empêche pas d’être soldat dans une tranchée. En sauvant la vie du troisième, il prend un obus dans la mâchoire. Enfin, nous avons le petit gars un peu maladroit mais très débrouillard et ayant beaucoup de bon sens.
Tandis que les deux premiers forment un duo inséparable – la gueule cassée refuse de retourner dans sa famille à cause de son nouvel état – le troisième fait son chemin de son côté dans sa quête de gloire et de richesse.

Nous avons finalement trois personnages de poilus : le jeune gradé, le soldat issu de la classe populaire, le soldat issu de la classe aisée.

L’économie de la guerre

Avec la guerre on fait de l’argent, et même après. Je crois que cette histoire est formidable, car elle fait partie de celles qui parviennent à parler d’énormément de choses sans qu’on ne ressente rien. Tel un bon acteur, il déclame ses répliques sans qu’on ne décèle la moindre maladresse. Tout est naturel, et on profite.

Le roman tout en entier est très bien documenté. Les personnes intéressées par la Première Guerre Mondiale, son économie et son impact sur la France ne seront pas déçus par la bibliographie fournie. 

> Pierre Lemaitre, Au revoir là-haut – Prix Goncourt 2013, 8,60 €


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